Dans ce nouveau numéro de Kfé de l'Europe, Christophe Varrault, Eric Koeberlé, Anna Malliard et Patrick Nicod débatent autour de la question des GAFAM et les enjeux de souveraineté Européenne. Aujourd'hui, l'UE renforce sa souveraineté numérique face aux géants technologiques américains. Après l'annulation de certains accords de transfert de données, elle cherche à réduire sa dépendance en investissant dans l'intelligence artificielle et la robotique. L'objectif : renforcer son autonomie tout en respectant des valeurs éthiques. Cependant, cette révolution numérique soulève de nouveaux défis, notamment éducatifs et sociaux, avec des risques liés à l'IA et à la manipulation des données, nécessitant une vigilance accrue.
Nos intervenants du jour dans ce K'fé de l'Europe on déjà tenu à reposer certaines bases qui font de l'UE une entité pionnière sur la protection des utilisateurs. Le cadre juridique européen sur l'utilisation des données sur le web par les entreprises est lié au Règlement général sur la protection des données (RGPD). C'est l'un des cadre les plus avancés au monde. Depuis les années 1990 et la naissance du web, l’Europe continue de mettre en place des dispositifs pour renforcer la protection des données personnelles et limiter les dérives liées à la surveillance et à l'exploitation des données pour l'ensemble des résidents. Des lois comme le Digital Services Act et le Digital Markets Act encadrent les pratiques des géants du numérique. Elles interdisent notamment la reconnaissance faciale en temps réel et les regroupements de données dans des secteurs sensibles comme la santé. Il s'agit d'initiatives cherchant à garantir un équilibre entre l'innovation numérique et le respect des droits des citoyens européens, tout en imposant des garde-fous pour éviter les dérives sur un réseau mondialisé.
L'Union européenne a pris des mesures importantes pour garantir sa souveraineté numérique. Notamment à travers des décisions judiciaires d'ampleur. Dans l'émission K'fé de l'Europe de ce 26 mars 2025, Christophe Varrault rappelle qu'en 2015, la Cour de justice de l'Union européenne a invalidé deux accords de transfert de données entre l'Europe et les États-Unis, dont le Privacy Shield en 2020. Des actes forts, tant sur le plan de la visibilité que sur les conséquences qu'ils ont eu par la suite sur certaines sociétés. Ces annulations mettent en lumière les risques liés au non-respect des normes de protection des données, principalement par les États-Unis. Une situation qui met en péril la libre circulation des données sur le web. Dans les faits, cela a conduit à une certaine instabilité juridique qui pourrait entraîner des conséquences sur les relations commerciales, notamment pour les entreprises européennes utilisant des services de cloud américains comme AWS, Azure ou Google Cloud. Il existe même un risque de fragmentation d'Internet, où certains services américains pourraient devenir inaccessibles en Europe, créant ainsi des barrières numériques.
Dans un contexte où la concurrence mondiale en matière d'intelligence artificielle (IA) se renforce, l'Europe doit prendre des mesures concrètes pour ne pas se laisser distancer par des acteurs américains et chinois. Seulement, le retard est déjà là... L'Europe prévoit d'investir massivement, avec un budget de 220 millions d'euros, pour développer des solutions d'IA et de robotique. C'est ce que nous explique Patrick Nicod. Une stratégie qui se met en place tout en visant une réduction de la consommation énergétique des systèmes d'IA. Pour les membres du MEF présent à Trévenans pour l'émission, la question de l'autonomie numérique est cruciale, car une IA européenne pourrait permettre de préserver à la fois des valeurs éthiques mais éviterait aussi une vision politisée de certaines technologies. En effet, qu'elle soit américaine, chinoise ou russe, l'IA peut aborder des sujets sensibles de manière très différente suivant son pays de conception. Quid alors de la neutralité et l'objectivité de ces systèmes?
L'essor des algorithmes d'intelligence artificielle a un impact direct sur la vie quotidienne, notamment dans le domaine de l'éducation. Anna Malliard rappelle qu'une génération entière, particulièrement celle des 18-24 ans, utilise déjà l'IA au quotidien, que ce soit à travers les réseaux sociaux ou dans le cadre de leurs études. Cette évolution place l'éducation nationale face à de nouveaux défis. Elle doit s'adapter à ces nouvelles technologies pour ne pas se laisser distancer. Cependant, cette révolution technologique n’est pas sans risques : les biais présents dans les systèmes d'IA peuvent influencer les décisions et affecter des populations vulnérables. Au cours de ce K'fé de l'Europe, il est aussi question des dangers liés à la manipulation des données personnelles, notamment sur les réseaux sociaux, où les individus peuvent être victimes de pièges financiers.
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