Apporter son expertise aux jeunes entrepreneurs tout en favorisant un entrepreneuriat plus inclusif, c’est l’objectif de Gestion et Stratégies, qui a développé depuis bientôt 5 ans une web série pour répondre aux questions des créateurs d’entreprises et les accompagner dans le lancement de leur activité. Plongée dans les coulisses de cette web série avec Nadège Moreau, responsable communication & RP chez Gestion et Stratégies.
Un épisode en partenariat avec Initiatives Durables, animé par Fanny Meunier, responsable communication et événementiel chez Initiatives Durables.
Plus de 1,1 million, c’est le nombre de nouvelles entreprises créées en France en 2024 selon l’INSEE. Un chiffre en hausse qui témoigne de l’esprit d’entreprendre malgré les nombreuses embûches, interrogations ou doutes que l’on peut avoir lorsque l’on crée sa propre entreprise.
Quel statut choisir ? Comment financer mon projet ? Est-ce que mon business plan est robuste ? Pour aider les entrepreneurs, Gestion et Stratégies a créé sa propre web série, dédiée aux créateurs d’entreprises. Objectifs : apporter une expertise aux entrepreneurs mais aussi lutter contre certains clichés en favorisant un entrepreneuriat plus inclusif. On vous explique tout avec Nadège Moreau responsable communication & relations publiques chez Gestion & Stratégies.
Fanny Meunier : On va parler aujourd’hui de création d’entreprise et de comment bien être accompagné dans cette période où l’on a beaucoup de questions, d’idées et de doutes aussi. Mais avant cela, il y a un petit rituel, c’est de commencer cette émission avec une citation qui vous inspire.
C’est quoi la vôtre ?
Nadège Moreau : « L’ambition s’apprend, le succès se travaille, l’égalité se construit » (collectif Sista)
Pourquoi ?
Parce qu’on a de l’ambition pour nos clients, on travaille chaque jour avec eux à leur succès et à notre petite échelle on pense que la société se porte mieux quand elle est égalitaire.
FM : Nadège, vous êtes responsable communication & relations publiques chez Gestion & Stratégies. Gestion & Stratégies est un cabinet d’expertise comptable et de commissariat aux comptes. Vous avez été créé il y a 30 ans, aujourd’hui Gestion et Stratégies c’est 42 collaborateurs et 850 clients principalement en Grand Est. Et vous avez comme particularité d’avoir une vision à 360 degrés, notamment en matière de RSE où vous proposez également des accompagnements, et vous avez 40% de vos clients issus de l’économie sociale et solidaire.
Pourquoi ce chiffre, en quoi il illustre vos valeurs ou vos engagements ?
NM : C’est effectivement une spécificité du groupe Gestion & Stratégie qui s’est monté il y a plus de 30 ans à Strasbourg, à une époque où on ne parlait pas d’économie sociale et solidaire mais d’économie durable. Le fondateur Christophe Thiebaut pensait déjà à l’époque que l’économie ne pouvait pas fonctionner que sur un seul pied mais sur deux ; les données financières et extra-financières, données qu’ID et nous pouvons analyser en termes d’impact. C’est une des spécificités qui fait qu’on se retrouve aujourd’hui autour de valeurs communes avec nos clients.
FM : C’était juste après le Covid, il y a bientôt 5 ans, vous avez eu l’idée de créer une web série dédiée à la création d’entreprises, et à destination des créateurs d’entreprises. « Entrepreneurs de demain » c’est une web série tournée avec de vrais entrepreneurs qui se lancent pour transformer leur idée en entreprise, et qui a pour but de répondre aux questions qu’on peut se poser quand on crée une entreprise. Comment est née l’idée ?
NM : Elle est née après le premier épisode de covid, nos équipes ont eu beaucoup de travail, contrairement à d’autres. A la fin du premier épisode de confinement, certains se sont posé la question de se lancer dans l’entrepreneuriat. La France n’avait jamais alors jamais créé autant d’entreprises depuis les 10 dernières années. Ce chiffre m’ayant interpellé, je me suis dit qu’il fallait donner confiance à ces personnes qui faisaient le grand saut dans une période économique complexe. C’est un acte suffisamment valeureux pour être accompagné.
FM : Pour être dans cette web série, qui permet de donner confiance à ces entrepreneurs, un appel à projet est lancé, puis une sélection qui est menée pour retenir le projet lauréat. On va ensuite suivre le projet à travers différents épisodes. D’un côté il y a le projet du créateur d’entreprise, et de l’autre votre expertise, comment ça fonctionne ?
NM : Tout commence à partir de cet appel à projet qui est publié tous les deux ans. L’idée est simple : vous avez une idée, nous avons l’expertise pour transformer cette idée en activité. Cette web-série est la partie émergée de l’iceberg : derrière le tournage il y a tout un accompagnement à la création d’entreprise, qui passe par l’aspect juridique (souvent la première question que les créateur.ice se posent). On va ensuite passer au business plan, à la fiscalité et aussi à la partie sociale si l’activité demande que des salariés rejoignent l’aventure entrepreneuriale.
FM : C’est donc un accompagnement vraiment sur mesure et spécifique au porteur de projet ?
NM : Si vous pensez que vous n’êtes pas une personne originale dans son entièreté et que votre activité ne mérite pas du sur-mesure, vous pouvez aller sur des plateformes qui vous créeront un business plan et des choix juridiques. Mais je fais le pari avec vous que vous en reviendrez vite car chez nous l’humain est hyper important et une activité ne ressemble en aucun cas à une autre.
FM : Cela peut intéresser certains de nos auditrices / auditeurs, sur comment se fait la sélection pour être retenu dans cette web série. C’est un jury qui est composé de collaborateurs de Gestion et Stratégies mais pas seulement, il y a aussi des personnes externes. Comment est constitué ce jury et comment se fait la sélection ?
NM : En tant qu’entreprise adhérente à ID on parle souvent de mobilisation des collaborateurs et collaboratrices. Cette web-série permet justement de fédérer autour d’un projet qui rassemble. Les collaborateurs sont appelés sur le volontariat à rejoindre cette web-série. Avant cela il y a un jury de sélection, interne et externe, on y retrouve par exemple l’ADIRA, et des porteurs de projets, issus eux-mêmes de la web série ou issus de notre réseau.
FM : Pouvez-vous nous donner un exemple de projets présentés dans cette web-série, pour nous donner une idée des projets que vous soutenez ?
NM : C’est très large : de la garderie d’animaux de compagnie, à une coach vocale (qui a aujourd’hui une belle carrière outre-Atlantique), des écolodges, un média dédié au « do-it-yourself ». Mais il y a un point commun entre ces projets : c’est que l’on a beaucoup de femmes qui postulent.
FM : Justement, il y a beaucoup de clichés qui existent sur la création d’entreprises, un des clichés qui existent et que ce sont surtout des hommes qui créent des entreprises. Vous voyez une évolution par rapport à ça ?
NM : Vous pourrez à ce sujet découvrir une étude Sista et BCG qui paraît tous les ans, ce n’est pas nous qui le disons mais c’est un fait. Il y a encore beaucoup de clichés autour du « Selfmademan ». On imagine plutôt un homme d’entreprise en costume, et malheureusement, il y a une inégalité de traitement, que l’on retrouve dans les statistiques. 7% seulement des start-up sont créées par des femmes en France. Quand des femmes font des levées de fonds, ce sont seulement 2 femmes qui les réussissent versus 215 hommes. Ces clichés sont avant tout une problématique d’éducation, de renforcement de la confiance en soi, mais ne touchent pas que les femmes. Je pense notamment aux jeunes des quartiers prioritaires. Quand je dis ça l’idée n’est pas d’opposer les uns aux autres mais plutôt de se dire que dans le contexte économique compliqué actuel en France, on peut se demander pourquoi faire l’impasse sur des personnes porteuses de projet qui n’ont pas confiance en elles.
FM : La bonne nouvelle c’est qu’il y a des réseaux, des associations qui se bougent sur le sujet et qui aident les femmes à se lancer, et qui les aident même une fois qu’elles sont lancées, à construire un réseau, partager leurs valeurs, ou encore échanger entre pairs.
Je pense au réseau Bouge ta boîte pour lequel vous êtes entreprise marraine et qui regroupe des femmes chefs d’entreprises. D’ailleurs, vous avez un petit appel, Bouge ta boîte recherche encore quelques femmes cheffes d’entreprises pour un prochain Cercle de bougeuse. C’est quoi exactement ?
NM : Demain jeudi comme tous les 15 jours nous ouvrons nos portes à Bouge ta boite, nouveau cercle qui s’est créé chez nous. Si vous êtes cheffe d’entreprise et souhaitez créer un réseau, parler de votre activité, de vos doutes, de vos succès, Bouge ta boite vous accueillera avec plaisir !
FM : Un deuxième cliché que l’on entend souvent est qu’il faut beaucoup d’expérience professionnelle et d’études pour créer son entreprise. Est-ce que vous souhaitez réagir sur ce sujet ?
NM : Je vais faire une dédicace à Noé, 19 ans, qui a créé son entreprise il y a 2 ans. Il a dû d’ailleurs s’émanciper pour cela car il faut être majeur en France pour créer son entreprise. Il a défendu son envie et ses ambitions pour créer son entreprise et c’est aujourd’hui avec beaucoup de fierté que j’en parle car son projet bouleverse les clichés autour de l’entrepreneuriat. Une bonne idée suffit, et un bon entourage.
FM : Il existe en France un statut unique étudiant entrepreneur avec un programme en Alsace qui s’appelle Pépite Étena et qui vise à accompagner, sensibiliser et former les étudiants et jeunes diplômés à l’entrepreneuriat. Depuis 2022 vous êtes également mécène de ce programme au sein de l’Université de Strasbourg. Comment accompagnez-vous ces jeunes ?
NM : Le programme Pépite existe partout en France et le programme Pépite Étena est porté par l’Université de Strasbourg. Il vise à engager les étudiants sur un parcours de création d’entreprise, avec un statut juridique qui leur permet de lever des fonds, de déléguer des heures de leurs études à la création de leur entreprise. Nous mettons à leur disposition du mécénat de compétence facilement accessible. Nous sommes à l’université une fois par mois, à la rencontre de ces jeunes qui viennent nous parler, parler à l’expert-comptable de leur activité afin qu’il les aide à monter le business plan. D’ailleurs, toute entreprise peut faire du mécénat de compétence en mettant une expertise à la portée de toutes et tous
FM : Faire évoluer les clichés dans la création d’entreprises, et notamment rendre l’entrepreneuriat plus inclusif et accessible, c’est l’un de vos objectifs. Je pense également à l’association Déclic avec laquelle vous travaillez. Vous pouvez nous en dire plus ? C’est quoi déclic ?
NM : Ça commence par le plus jeune âge. On accueille des jeunes collégiens de 3ème ou des lycéens de 2nde pour qu’ils comprennent mieux l’économie d’aujourd’hui.
Si vous souhaitez tenter l’aventure de la web série Entrepreneur de demain, Gestion et Stratégies lancera son appel à projet pour une nouvelle série à partir d’octobre 2026. Et vous pouvez retrouver les précédents épisodes sur le site internet de Gestion et Stratégies.
Même pas peur ! L’émission qui fait vivre et entendre l’engagement et la solidarité. Elle donne la parole à des acteurs porteurs d'une initiative à impact positif sur le territoire.
Le vendredi Ă 12h30 et 19h30, le samedi Ă 10h00.
Des épisodes réalisés en partenariat avec Initiative Durable, Siel Bleu, Start Up De Territoire Strasbourg, Caritas Alsace, et France Active Alsace.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !