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Philippe Tournon: "On ne peut pas parler d’évolution mais de révolution du football"

Philippe Tournon: "On ne peut pas parler d’évolution mais de révolution du football"

Un article rédigé par La Rédaction - Radio Notre Dame, le 11 juin 2024 - Modifié le 6 mai 2025
Alors que les Bleus s’apprêtent à jouer ce soir leur dernier match de préparation avant l’Euro qui débute ce vendredi, Le Choix de la Rédaction s’est porté aujourd’hui sur Philippe Tournon, ancien responsable du service de presse de la Fédération française de football. Juin 1984. L’équipe des Bleus remporte le premier titre majeur de son histoire
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Juin 1984. L’équipe des Bleus remporte le premier titre majeur de son histoire : l’Euro de football. Fraîchement arrivé à la tête du bureau d’attaché de presse de l’équipe de France, Philippe Tournon, alors âgé de 40 ans, voit se réaliser son plus beau souvenir en 30 ans de carrière aux côtés des Bleus. Alors que l’équipe aujourd’hui composée de stars comme Mbappéou Benzema s’apprête à jouer une nouvelle compétition européenne, Philippe Tournon y assistera côté public et non côté flashs et micros. A 77 ans, cet amoureux du football depuis sa jeunesse s’estime “avoir été privilégié”. Lui qui a connu près de 250 joueurs, 337 matchs, 7 coupes du monde, 9 sélectionneurs, 5 présidents de la République, n’a pas toujours été dans les coulisses de l’équipe nationale. 

"J’estime avoir été privilégié"

Après un bac et quelques mois d’études de droit “pour faire diversion”, Tournon débute sa carrière en 1966 avec le Saint-Graal : un contrat à l’Equipe. A l’époque, le journalisme sportif est considéré comme une sous-catégorie du journalisme. “Les anciens du métier, comme Jacques Ferran ou Jacques Marchand, luttaient pour que la fiche de salaire du journaliste sportif soit alignée avec la fiche de salaire des journalistes dits généralistes. L’aventure aura duré 17 ans au sein du quotidien sportif avant que Tournon ne soit appelé par Michel Hidalgo en personne, alors sélectionneur de l’équipe de France. Il y voit alors la possibilité d’un nouveau challenge : “J’ai aimé ce métier pour aller au plus près des joueurs, des entraîneurs, des dirigeants, pour voir ce qu’ils avaient dans les tripes et comment ils abordaient leur métier”. 

En 30 ans de carrière, Tournon a assisté aux changements structurels du monde du football à mesure que celui-ci s’est popularisé. La coupe du monde 1998 a joué en cela un rôle de détonateur. « On ne peut même pas parler d’évolution mais de révolution du football”. Parmi les changements visibles, le rapport à l’argent, l’un des poncifs du football aujourd’hui : “Le footballeur a toujours été un privilégié. Mais si l’on regarde dans le rétroviseur, la génération Coppa gagnait beaucoup moins que celle de Platini, et ainsi de suite pour la génération Zidane puis Mbappé.” Si Philippe Tournon constate une amplification du phénomène, il tend aussi à le nuancer : “Je prends le soin de ne pas taper comme beaucoup le font sur l’argent. Il n’est pas sale, il n’est pas condamnable. Il doit être au service d’un projet sportif et au service d’une réalité économique raisonnable et raisonnée”. 

Ménager l’entente entre joueurs et journalistes

Autre changement notable dans la carrière footballistique : la communication des sportifs. Le sujet est d’autant plus d’actualité avec le retrait récent de la joueuse Naomi Osaka de Roland-Garros suite à une décision de ne pas participer aux conférences de presse. D’après l’ancien attaché de presse des Bleus, cette pression médiatique fait partie du travail d’un joueur. Il y est préparé, bien que cette pression soit probablement renforcée aujourd’hui. En effet, si à ses débuts, Tournon ne côtoyait en conférence de presse que quelques confrères, ces derniers se sont aujourd’hui démultipliés : “Après-match, on compte désormais une cinquantaine de journalistes”. Une profession avec laquelle il faut savoir s’entendre. “Les relations entre les Bleus et la presse n’ont jamais été sereines. Mais, cette rivalité, je me suis forcée de l’apaiser pendant trente ans. J’ai ainsi tenté d’expliquer qu’ils étaient des compagnons de route aux uns et aux autres.”

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