"J'avais 23 ans, et je me suis retrouvée au pied de l'Everest, (...) je me suis dit, il n'y a rien de logique, rien de rationnel je dirais, mais c'était comme une... un peu comme une révélation, je me suis dit un jour j'irai en haut, et je savais qu'un jour j'y parviendrais" raconte Orianne Aymard. C'est ce qu'elle a fait 20 ans plus tard, aidée de l'oxygène, "mes antécédents médicaux ne le permettaient pas" et de toute façon explique-t-elle, "il y a quand même 26 fois plus de morts sans oxygène qu'avec, et ce n'est pas moi qui invente les chiffres (...) le risque d'amputation est amplifié quand on grimpe sans oxygène. L'année dernière ça a été l'année la plus froide qu'ils aient jamais enregistrée pour gravir l'Everest et de nombreux Sherpas ont été amputés." Gravir l'Everest ce n'est pas une randonnée lambda... Lorsque vous franchissez le palier des 7600 mètres d'altitude, vous entrez dans la zone de la mort, l'air se raréfie, et le mal des montagnes peut guetter. La mort, l'alpiniste ne l'a pas vu en arrivant au sommet de l'Everest "mon cerveau n'a pas voulu les [les cadavres, ndlr] voir en fait". Une préparation qui doit d'être complète.
Avant donc de pouvoir prétendre à l'Everest, il faut se préparer physiquement, psychologiquement mais aussi financièrement. "Il n'y a pas que des milliardaires qui grimpent l'Everest, c'est le projet d'une vie (...) j'ai investi, j'ai utilisé mes économies pour cela." clame la chercheuse. Il faut compter entre 50 000 et 100 000 euros pour gravir le plus haut sommet du monde parce qu'il faut prendre en compte les périodes "où on ne peut pas travailler, avant, pendant et après". Il faut dire qu'Orianne Aymard est revenue de son ascension avec des engelures, une mâchoire déplacée et un pied fracturé, "on revient pas indemne de ce type d'ascension et je l'ai vu aussi pour le Lhotse, on ne fait pas un 8 000 comme ça !" Ce n'est pas la performance qu'elle recherche, il s'agit d'un cheminement intérieur :
Pour réécouter l'intégralité de l'émission
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !