Elections législatives 2024 : Le Nouveau Front Populaire crée la surprise

Ce dimanche 7 juillet 2024 est devenue une date historique. Alors que les sondages et les analystes politiques donnaient le Rassemblement national vainqueur, c’est le Nouveau Front Populaire qui a remporté ces élections législatives.  

"Au premier tour, on choisit ; au second on élimine"

"Au premier tour, on choisit ; au second on élimine", Stéphane Rozès, invité du Grand Témoin a repris cette phrase du politicien Guy Mollet pour nous résumer la situation exceptionnelle de ces élections législatives. La création du Nouveau Front Populaire, cette alliance des gauches a porté ses fruits : faire barrage au Rassemblement national. "Ça a marché car il fallait deux conditions, d’abord le retrait de tous les candidats pouvant favoriser le RN et puis les conduites des électorats, les reports ont été bien meilleurs de la gauche vers l’ex-majorité présidentielle, beaucoup ont été élus à quelques pourcent près." a constaté le politologue Stéphane Rozès. Lors du premier tour des élections législatives du 30 juin, le Rassemblement national se plaçait en tête avec 29,25%, le NFP 27,99% et Ensemble 20,76% selon le ministère de l’Intérieur. Une semaine plus tard, l’alliance NFP-Ensemble a permis d’écarter le Rassemblement national de Matignon. "Notre objectif est clair : empêcher le RN d’avoir une majorité absolue au second tour et donc de gouvernement le pays avec le projet funeste qui est le sien. Pas une voix ne doit aller au Rassemblement national. Il est de notre devoir moral de tout faire pour empêcher le pire d’advenir" avait martelé le Premier ministre Gabriel Attal lors de son discours le soir des résultats du premier tour. Pour éviter aux électeurs de choisir entre un candidat NFP et Ensemble, le gouvernement a appelé les députés arrivés troisième à se désister. "Le maintien en troisième position aurait fait élire un député Rassemblement national face à un autre candidat qui défend comme nous les valeurs de la République". Le Rassemblement national est le grand perdant de ces élections législatives, arrivé troisième il se place pourtant en tête des résultats en nombre de voix. Au second tour, le RN a obtenu 10 110 202 voix, le NFP 7 005 525 voix et Ensemble 6 314 555 voix. L'écart entre le nombre de voix et le nombre de sièges à l'Assemblée nationale s'explique par les désistements de certains candidats. Comme nous l'avons vu plus haut, le désistement de deux cents vingt candidats en majorité NFP et Ensemble a permis au RN d'être présents dans d'avantage de circonscriptions et donc de recueillir plus de voix. Seulement, les candidats du Rassemblement national ont perdu dans de nombreux territoires, ce qui explique que le RN a moins de siège que le Nouveau Front Populaire et Ensemble.

Une issue encore incertaine et confuse 

Au lendemain des résultats, les Français se sont réveillés dans un climat politique incertain et confus. Plusieurs grandes questions restent en tête : Qui sera le prochain Premier ministre ? Le Nouveau Front Populaire va-t-il gouverner ? Une nouvelle alliance peut-elle émerger ? Le Rassemblement national vient il de soulever un vent d'espoir ? 

La majorité absolue est loin d’être acquise pour le Nouveau Front Populaire qui a l’issu de ces élections obtient cent quatre-vingt-deux députés dans l’Hémicycle. S’ils peuvent se féliciter d’avoir une trentaine de députés en plus qu’en 2022, le NFP se confronte déjà aux réticences de certains politiques comme Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer qui a déclaré dimanche soir sur BFMTV "Le pays est à droite. On doit gouverner à droite. Et ne pas avoir de coalition avec La France insoumise et Nouveau Front populaire". Cette déclaration à chaud peut laisser entrevoir une nouvelle coalition entre Renaissance, MODEM, Républicain et Horizon ? Les prochains jours nous le diront. D’ici là, le Président de la république Emmanuel Macron a refusé "pour le moment" la démission de son Premier ministre Gabriel Attal  afin d'"assurer la stabilité du pays".