Rejoindre les enfants des rues
"Quelle que soit la culture environnante, tous les enfants des rues se ressemblent." De Bogota à Bamako, de Calcuta à Mexico en passant par Dakar, Moscou ou Bucarest: partout, il y a des enfants qui ont fait du trottoir leur territoire. On les appelle "les enfants des rues". Des garçons et des filles hors-système, qui vivent souvent en tribu et partagent une existence douloureuse. Xavier Emmanuelli leur consacre un essai, "Les Enfants des rues - Une clinique de l’exclusion" (éd. Odile Jacob). Médecin, il décrit une situation qu'il "ne connaissait pas" car ces jeunes ont "la particularité de vivre en bande".
"Qui les a touchés, embrassés, regardés, consolés? Personne. Les enfants des rues ne connaissent pas leur corps"
L'épreuve de l'exclusion
"L'exclusion c'est être seul et n'intéresser personne." Chez celui ou celle qui vit l'exclusion, s'opèrent quatre pertes fondamentales: le lien avec le corps, le rapport à l'espace, la perception du temps et l'interaction avec la société et ses codes.
rejoindre les enfants des rues
Les enfants des rues n'ont pas les adultes pour acquérir une maturité psycho-affective nécessaire et suffisante. "Qui les a touchés, embrassés, regardés, consolés? Personne." Et comme "un enfant isolé ne peut pas vivre", ils restent en bande, explique Xavier Emmanuelli: "Ils se regroupent pour se protéger et occupent des territoires."
Xavier Emmanuelli est le co-fondateur de Médecins sans frontières, il a aussi crée le Samu social de Paris (1993) et le Samu social international (1998).
Émission enregistrée en septembre 2016
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