Le retour de la consigne en Provence ?
9 Français sur 10 se disent favorables au retour de la consigne : plus économique et plus écologique, le projet semble faire consensus mais reste contraignant. Face à ce constat, plusieurs associations locales, notamment "l'Incassable" et "Dinette", se sont emparées de la problématique et proposent un retour à la consigne au sein de plusieurs réseaux du territoire.
"Le retour de la consigne est nécessaire", affirme Miki Nectoux, co-fondateur de l'association "Dinette" qui développe la consigne des emballages auprès des restaurateurs et commerces de bouche de Arles à Marseille. Dans un contexte d'envolée du prix des matières premières, l'entrepreneur soutient : "c'est avant tout du bon sens, il s'agit de réutiliser plutôt que de jeter".
Disparue dans les années 1980 en France avec l'essor des emballages plastiques jetables, la consigne permettait de ramener nos bouteilles vides dans les magasins et y récupérer, à l'époque, quelques francs. Avec les déchets que cette nouvelle économie a généré, plusieurs associations, dont "Dinette" et "l'Incassable" ont pris le parti de développer un retour à la consigne pour les bouteilles et contenants en verre dans les Bouches-du-Rhône.
Des avantages économiques et écologiques
"Nous collectons, lavons et remettons en circulation les bouteilles vides auprès des producteurs locaux partenaires de la filière", indique Benoît Guigal, président de l'association "L'incassable". Et pour inciter les producteurs à s'engager dans cette démarche, "nous nous engageons à vendre les bouteilles lavées moins cher que les bouteilles neuves", poursuit Benoît.
Au-delà d'un avantage économique, le bénéfice est également écologique : recycler des bouteilles en verre implique de les fondre à 1500 degrés pour fabriquer de nouvelles bouteilles en verre, selon l'association Zéro Waste France, ce qui équivaut à une production d'énergie 15 fois supérieure à la consigne.
Lancée en 2017, l'association "L'Incassable" collecte désormais 4000 bouteilles par mois pour les réutiliser sur le territoire. En partenariat avec une dizaine d'autres associations en France, 1000 magasins et 500 producteurs sont aujourd'hui engagés pour un retour de la consigne dans l'hexagone. "La prochaine étape est de développer un maillage avec d'autres régions", poursuit Benoît Guigal, afin de pouvoir étendre le système de consigne de villes en villes.
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