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Dans les colocations solidaires, apprendre à habiter ensemble
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Dans les colocations solidaires, apprendre à habiter ensemble

RCF,  -  Modifié le 2 septembre 2021

Avec la crise du Covid-19, vivre à plusieurs peut devenir problématique. Surtout quand on habite dans de petits espaces où il faut cohabiter à longueur de journée, télétravailler et suivre des cours. À l'inverse, beaucoup de personnes sont, encore plus que d'habitude, réduites à la solitude. C'est dans ce contexte que des personnes qui vivent dans les colocations solidaires Lazare et Marthe et Marie, à Lyon dans le quartier Saint-Irénée, apportent leur témoignage et leur vision de la vie ensemble.

Association Lazare (Colloc' de Toulouse, 2018) Association Lazare (Colloc' de Toulouse, 2018)

 

Les colocations solidaires

 

Les colocations solidaire de l'association Lazare réunissent des personnes qui ont vécu à la rue et des jeunes étudiants volontaires ou jeunes professionnels, qui partagent leur quotidien ensemble. La colocation de Marthe et Marie réunit des jeunes femmes enceintes ou jeunes mamans, en situation de précarité ou d'isolement et des jeunes femmes volontaires âgées de 25 à 35 ans.

 

"Des journées ordinaires comme si on était à la maison", selon Patrick, la cinquantaine. "Je viens de dehors donc les règles c'était pour les autres. Être présente et ne pas embêter les autres, c'était au début assez compliqué mais cela m'a été bénéfique", confie Maria, qui a suivi une cure de désintoxication par rapport à l'alcool.

 

Prendre soin les uns des autres 

 

Chaque vendredi, les trois colocations Lazare et deux familles chargées de superviser l'ensemble de l'organisation se retrouvent pour un temps convivial. Syméon, volontaire chez Lazare, s'est engagé comme l'ensemble des volontaires à participer chaque matin à 7h aux laudes. Une prière qui donne un rythme à la maison. "C'est l'occasion de louer Dieu dès le matin, lui confier la journée, en priant pour chacun des colocs. C'est aussi remettre Dieu au centre de ce projet-là. Si je suis venu là, c'est aussi pour répondre à l'appel de Dieu de prendre soin les uns des autres", confie le jeune homme.

 

En tant que volontaire chez Marthe et Marie, Alexia, 30 ans, a le même engagement de prière matinale. "Pour moi, c'est vraiment du temps donné gratuitement à Dieu. Ce n'est pas toujours évident pour moi ! Mais la vie chez Marthe et Marie n'est pas toujours toute rose et on se confie entre nous. Cela permet parfois d'avoir le coeur plus léger". 

 

 

J'ai fait un peu d'efforts de mon côté et maintenant, pour rien au monde, je ne repartirais !

 

 

S'adapter à une vie communautaire

 

Baptiste est arrivé il y a quelques mois dans la colocation Lazare. Il témoigne de son cheminement. Son envie en rejoignant l'association était de se rapprocher de Dieu, d'arrêter de boire et de changer de fréquentations. "Pour avancer dans la vie, il faut avoir des projets". 

 

Patrick, 58 ans, lui, a eu du mal à s'adapter pendant un bon mois. "Puis je me suis dit : tu viens de vivre une galère, t'as une chambre, t'as une douche, t'as des personnes qui t'accueillent, des gens qui sont bienveillants. Je me retrouve avec des jeunes, des moins jeunes, des gens qui viennent de tous bords et cela a été un peu difficile pour remonter la pente. Puis au fur et à mesure, je me suis attaché à eux, eux aussi. J'ai été aidé pour des démarches administratives, j'ai fait un peu d'efforts de mon côté et maintenant, pour rien au monde, je ne repartirais ! J'aurais vraiment de la peine de partir. C'est devenu une chance, une révélation. C'est une joie et une grâce d'avoir connu Lazare !"

 

Un accueil qui permet de se relever, avec des mains tendues... "J'avais peur de l'apprentissage de la vie de colocation et en fait je dois dire que je suis extrêmement heureuse ici. On apprend chaque jour à vivre ensemble ", témoigne Alexia. Quant à Maria, elle le dit franchement, au micro d'Anne Kerléo : "Je ne comprenais pas comment il était possible d'être supportée par tout le monde et de supporter tout le monde ! Je n'y suis pas encore arrivée mais les autres font des efforts pour moi. C'est une période qui est nécessaire dans ma vie pour avancer."

 

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