Aéroport de Nice: une ONG a calculé les émissions de CO2 et elles vont augmenter
L'ONG Transport Environment a passé à la loupe les projets d'extension d'aéroports français. Le rapport affirme que le nombre d'émissions va inexorablement augmenter.
L'aéroport de Nice - Photo de Lum Lumi sur UnsplashLa conclusion principale du rapport réalisé par Transport & Environment et Carbone 4 montre que les 6 projets d’aménagement aéroportuaires étudiés iraient à l’encontre de l’ambition de décarbonation du secteur. Ces projets prévoient d'accueillir environ 45 millions de passagers supplémentaires, entraînant une hausse cumulée des émissions de 48 Millions de tonnes équivalent CO2 sur la période 2025-2050, et une augmentation de 2,3 millions de tonnes équivalent CO2 en 2050. L'aviation "étant déjà un secteur difficile à décarboner d'ici 2050, toute augmentation de trafic rend l'objectif de respecter la trajectoire fixée plus difficile à atteindre" indique ce rapport.
Une augmentation significative du trafic
Les 6 aéroports considérés représentent 66% de la part des émissions nationales des aéroports étudiés. L'augmentation du trafic due aux projets se traduit par une hausse des émissions en 2050, par rapport au scénario avec capacités existantes, qui varie selon les aéroports. Carbone 4 affirme ainsi les chiffres suivants:
• Paris – Charles de Gaulle (CDG) : +28% d'émissions en 2050, atteignant 105 millions de passagers.
• Lille-Lesquin (LIL) : +74% d'émissions en 2050.
• Marseille-Provence (MRS) : +52% d'émissions en 2050.
• Nice (NCE), Nantes (NTE), et Beauvais (BVA) : +45% d'émissions en 2050 chacun.

L'étude sur la compatibilité des projets de croissance aéroportuaire français avec les objectifs climat souligne aussi l'impact du projet niçois: Selon Carbone 4 il "ne respecte ni un budget carbone compatible avec les accords de Paris, ni l’objectif carbone de l’industrie, même en tenant compte des dernières hypothèses de décarbonation". Le projet d'extension du terminal 2 prévoit une augmentation significative du trafic : "il passerait de 14,8 millions de passagers en 2024 à 24,7 millions en 2050, alors que sans projet, le trafic serait limité à 17 millions de passagers en 2050".
Des augmentations inévitables des émissions de CO2
Cette croissance du trafic projetée résulte "en une hausse des émissions de 45% en 2050 par rapport au scénario avec les capacités existantes". Les émissions annuelles de Nice sont estimées à 753 kilotonnes de CO2 en 2050 avec le projet, contre 518 kilotonnes de CO2 sans le projet. L'aéroport de Nice représente 3,9% de la part des émissions du transport aérien français analysées dans cette étude.


