Adversité et résilience des migrants

Constance est née en Centrafrique. Jeune adulte, elle connaît le grand amour avec un homme blanc. Elle se marie, vit dans une grande maison au bord de la mer. Régulièrement, les vacances se déroulent en France où Emmanuel naît à Bordeaux. Onze mois plus tard, le 7 janvier 2012, un AVC terrasse l’heureux papa. À 45 ans, Constance se retrouve seule, avec son fils. Les services sociaux français refusent qu’elle rejoigne le Bénin, l'enfant doit rester sur le sol français. Une cousine vivant à Toulouse “l’invite” chez elle. Avec ce papier de promesse d’hébergement, Constance obtient un visa de long séjour.

De la vie de château aux nuits dans les cages d'escalier

Constance connaît tout de même les déboires de l’Office français de l’intégration, du consulat et des démarches administratives pour les obsèques et les certificats de décès. Trois ans plus tard, Constance et son fils se retrouvent dans une cage d’escalier, à Angoulême. Elle connaîtra les appels quotidiens au 115 et l’attente d’un hébergement pour le soir. Puis elle découvre les associations Baobab et Emmaüs 100 pour 1 toit Charente. Constance trouve un poste de femme de ménage, le temps d’un contrat d’insertion, au musée de la bande dessiné, puis à la Croix-Rouge, où elle obtient son permis de conduire. Aujourd’hui Constance travaille dans le domaine de l’aide à la personne, assume seule son loyer et regarde son fils avec fierté. Le collège a transmis son bulletin de notes avec 15 de moyenne générale.