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Palmarès du 40e Festival International du Film Francophone de Namur : triomphe de « On vous croit », un film belge sur la violence faite aux enfants

Palmarès du 40e Festival International du Film Francophone de Namur : triomphe de « On vous croit », un film belge sur la violence faite aux enfants

Un article rédigé par Pierre Germay - RCF Liège, le 9 octobre 2025 - Modifié le 9 octobre 2025

Avec une sélection compétitive faite de films qui étaient souvent le reflet de bien des violences que l’on fait aux femmes, aux enfants, aux plus faibles et aux plus démunis, le 40e Festival de Namur s’est fait vitrine de notre société d’aujourd’hui.

Myriem Akheddiou et Arnaud Dufeys avec l'un des producteurs © Pierre GermayMyriem Akheddiou et Arnaud Dufeys avec l'un des producteurs © Pierre Germay

Et le jury, présidé cette année par Lotfi Achour, réalisateur, scénariste et producteur franco-tunisien, ne s’y est pas trompé en dévoilant ce mercredi soir un palmarès conforme aux attentes des festivaliers, chose plutôt rare dans les festivals !

Un Bayard d’or incontestable

C’est donc un film cent pour cent belge qui sort grand vainqueur : « On vous croit » de Charlotte Devillers et Arnaud Dufeys, reçoit le Bayard d’or du meilleur film. C’est  l’histoire d’une femme qui se bat pour la garde de ses enfants dans un contexte de violences familiales, violences à propos desquelles le père fait l’objet d’une procédure pénale.

Mis à part les scènes du début et de la fin, tout le film est tourné exclusivement dans le bureau de la juge du tribunal de la famille qui, ce jour-là, après avoir entendu les deux enfants du couple divorcé, auditionne les parents et leur avocat respectif.

Prix d’interprétation

La scène dure près d’une heure, en plans fixes, traquant les visages et leurs réactions tout autant que les discours des deux ex-époux et de leurs Avocats. Le résultat est époustouflant de vérité, de violence contenue et d’émotion. Rarement pareille scène judiciaire aura sonné aussi juste malgré sa longueur. Rarement la parole aura ainsi été donnée aux victimes.

Avec, dans le rôle des parents, Laurent Capulleto et Myriem Akheddiou, celle-ci recevant, par ailleurs, le Bayard de la meilleure interprétation, un prix cent fois mérité tant elle transpose à l’écran avec vérité et sensibilité le trouble qui envahit son personnage de mère.

« Nino », l’autre vainqueur

L’autre film qui sort aussi vainqueur de la compétition de 40e Festival de Namur, c’est « Nino » de Pauline Loquès, un film français très remarqué à la semaine de la critique à Cannes, en mai dernier. À travers l’histoire d’un jeune homme confronté au cancer, mais aussi à la solitude, ne trouvant personne à qui se confier ni pour l’accompagner à sa première séance de chimiothérapie, le film explore les défis du passage à l’âge adulte, les liens familiaux fragiles et les rêves d’ailleurs.

Le ton est juste, on touche à l’intime du personnage de ce jeune homme, mais sans tomber dans le trémolo ou la noirceur de la situation. L’acteur québécois Théodore Pellerin interprète le rôle de Nino avec beaucoup de justesse et de sensibilité contenue.

« Nino » décroche le Bayard du meilleur scénario, pour Pauline Loquès, sa réalisatrice, ainsi que le Bayard de la première œuvre décerné par le jury de la critique.

« Muganga, Celui qui soigne »

Enfin, le prix du public va à « Muganga, Celui qui soigne » de Marie-Hélène Roux, un film franco-belge inspiré de l’histoire du Docteur Denis Mugwege, le médecin congolais prix Nobel de la Paix en 2018, qui, avec l’aide du chirurgien belge Guy-Bernard Cadière, a sauvé, dans les années 90, des milliers de femmes victimes de violences sexuelles en République Démocratique du Congo.

Même si les nostalgiques des années passées regretteront que le Festival International du Film Francophone de Namur n’ait pas fêté ses quarante ans devant un plateau de stars du cinéma francophone plus relevé, on gardera en mémoire une programmation de qualité faite de films aux sujets qui font écho à notre société avec énormément de justesse et d’à-propos.

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