Loi Égalim : où en est-on deux ans après ?
« On a placé beaucoup d’espoir dans cette loi », les mots de Thierry Cubizolles le président de la FDSEA de Haute-Loire montrent l’attente de toute la profession. Des agriculteurs qui ne peuvent plus vivre de leur travail et qui, parfois, travaillent à perte. Après une grande concertation de la filière, le texte devait permettre à tout le monde s’y retrouver. Comment ? En limitant, par exemple, le pourcentage de promotion pour les produits alimentaires pour les grandes surfaces. Maximum 34% de réduction sur un fromage ou un litre de lait par exemple. Ou encore interdiction de vendre plus d’un quart de la production en promotion.
Toujours des manques
Mais deux ans après, « le compte n’y est pas » pour Thierry Cubizolles. Si on prend l’exemple d’un litre de lait, filière fortement touchée par cette baisse de prix, il manque selon le président du syndicat agricole « 10 à 20 % du prix ». Selon lui, cette loi n’est pas suffisamment précise, ce qui occasionne des abus. Certains contourneraient la loi via les marques distributeurs.
Un meilleur contrôle de l’État
La profession salue certaines avancées, mais demande néanmoins plus de pression de la part de l’État, chargé de faire respecter cette loi. Et notamment en encadrant plus la marge de manœuvre pour les prix lors des négociations commerciales. « Il faut que l’État dise aux acteurs, vous pouvez négocier de tant à tant mais pas plus ». Mesure pour éviter une guerre des prix, défavorable aux agriculteurs. Et surtout que ça s’applique à tous les échelons de la chaîne.
Les négociations qui doivent s’ouvrir ces jours-ci pour 2021 seront donc importantes surtout dans cette période d'épidémie.
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