Comment s’entremêlent ces deux mémoires, jeu de miroirs entre les lieux d’une cité et les moments d’une existence. Comment voir la ville changer, se modifier, sa géographie évoluer comme le reflet de ses propres changements. Piéton d’un Paris qui ne cesse de l’émerveiller, de l’irriter, de l’émouvoir, l’auteur noue avec la ville un dialogue intime : il y croise ses propres souvenirs, la fin d’un amour, une rencontre, une amitié, un choix de vie… Il scrute ses bouleversements, blessé comme elle par ses drames (attentats du Bataclan, incendie de Notre-Dame…) ; s’interroge sur ce que devient la rue à l’heure des masques, de #MeToo, des réseaux sociaux et de la « guerre de tous contre tous » que se livrent les séparatismes de la chaussée (voitures, scooters, vélos, trottinettes…) ; et délivre à la Ville Lumière et à ses zones d’ombre une vibrante lettre d’amour.
Tour à tour producteur et journaliste pour la presse écrite, la radio et la télévision, Michel Field est directeur du pôle culture de France Télévisions. Agrégé de philosophie, il est l’auteur d’une quinzaine d’essais et de romans dont, entre autres, Le Passeur de Lesbos, Impasse de la nuit, L’Homme aux pâtes, Le Soldeur et Le Vieux Blanc d'Abidjan dans sa prison de Yopougon.
Aux yeux de Michel Field, « une identité est plurielle ». Il en est la preuve, tant il a eu de nombreuses casquettes profes sionnelles et personnelles. Lui qui se décrit comme « le promeneur, le philo - sophe, le savant, le poète et l’écrivain » revient à ses premières amours, l’écri ture. Un outil sublime pour scruter en profondeur le monde qui l’entoure ou qui l’habite... Comment on voit la ville changer, se modifier, sa géographie évoluer tel un miroir de nos propres changements.
Du passé, Michel Field rêvait de faire table rase quand, jeune militant trotskiste, il menait la fronde lycéenne contre la loi Debré. C’était il y a bientôt un demi-siècle, c’était il y a mille ans. Depuis, la raison est revenue au professeur de philosophie devenu journaliste, puis animateur apprécié d’émissions politiques ou culturelles, puis responsable de programmes dans l’audiovisuel public. Au point de flirter avec une forme de mélancolie, voire de nostalgie, pour un vieux monde qu’il n’appelle plus à fuir comme le réclamait un célèbre slogan de Mai 68.
« J’y ai grandi, mûri, vieilli. J’y ai étudié, ri, baisé, défilé, bu, lu, écrit, chanté, travaillé, aimé, glandé, pleuré » En somme, Michel Field y a été heureux. D’où l’envie de ce touche-à-tout philosophe de rendre à Paris ce qu’il lui doit, sous la forme d’un guide personnel et inspiré où il raconte, comme dans un jeu de piste, faits historiques et anecdotes intimes en indécrottable amou reux de la capitale. Le quartier de l’Odéon, par exemple : pour Field, ce n’est pas une place, c’est un « delta ». Le quartier de la Sorbonne? Il se revoit encore rembarrer son professeur, lequel attendait de lui une thèse - mais ce grand esprit ne lui tint pas rigueur de préférer à l’enseignement la télé, les films, les livres et les filles.
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