Autrice et enseignante en théologie au collège des Bernardins, Bénédicte Delelis offre une méditation spirituelle bouleversante sur la maternité avec sa Lettre aux mamans, un ouvrage publié chez Mame qui redonne aux mères leur juste place dans l’Église et dans la vie spirituelle.
Dans son livre Lettre aux mamans, publiée chez MAME, Bénédicte Delelis s’adresse à celles qui, dans l’ombre du quotidien, vivent un chemin de foi intense : « Je trouvais qu’on parlait trop peu de la maternité dans l’Église », confie-t-elle. Face aux homélies silencieuses sur le sujet, elle choisit d’élever la voix et d’écrire pour celles qui, entre deux accompagnements et une nuit hachée, cherchent Dieu. Théologienne et mère, elle sait de quoi elle parle. Son livre explore comment les vertus théologales — foi, espérance, charité — se déclinent dans l’expérience maternelle. « La maternité est un chemin spirituel exigeant, joyeux, parfois rude », dit-elle. Un lieu où la foi se vit en actes, où la prière devient souffle quand l’impuissance se fait trop grande, et où l’espérance se niche dans les gestes les plus simples.
Bénédicte Delelis ne cache rien : l’amour maternel est aussi fait de renoncements, de fatigues, de déceptions. Et pourtant, c’est dans cette vulnérabilité assumée qu’elle décèle la fécondité spirituelle : « On exige tout de nous, même notre santé, notre sommeil. Il faut tout donner, même jusqu’au dépouillement. »
À travers cette lettre, elle réhabilite les loupés, les colères, les fausses couches, les désillusions. Rien n’est perdu : « Dieu fera lever la fécondité là où nous-mêmes on n’en voit pas. » Loin des images idéalisées, elle propose un regard ancré dans la réalité, mais transfiguré par la foi.
Son témoignage résonne aussi dans les pages de ses autres ouvrages : Une phrase par jour pour les mamans, Graines de saints ou Témoins de l’invisible. Tous sont empreints de cette même conviction : « La maternité est un lieu où la grâce du baptême se déploie de manière spécifique. »
Il me semble que j’avais aperçu un visage de Jésus particulier dans l’épaisseur du quotidien
Derrière l’écriture de Bénédicte se cache une blessure intime : celle d’avoir perdu la parole de sa mère alors qu’elle avait 15 ans : « J’ai écrit parce que je n’ai pas pu entendre certaines choses de la bouche de ma maman. » C’est de ce silence qu’est née sa volonté de transmettre aux jeunes générations. Ses livres sont autant de ponts jetés vers ses enfants, comme un legs discret, mais précieux.
Aujourd’hui, son défi est de continuer à écrire sans se couper de la source : « Je suis un tuyau. Il faut que Dieu remplisse le tuyau. » Elle se sait appelée à rester connectée à Jésus pour que son œuvre reste vivante. Et à travers cette fidélité, offrir aux mères une lumière sur leur propre chemin de foi, fait de nuits blanches et d’actes cachés, mais porteurs d’éternité.
Une fois par semaine, écrivaines et auteurs de la région lyonnaise (ou de passage) présentent leur ouvrage à Lætitia de Traversay, et dévoilent un peu de leur personnalité, de leurs passions, de leur vie.
L'émission est diffusée :
- sur RCF Lyon le mardi à 14h15,
- sur RCF Isère le mardi à 12h15 et le samedi à 11h15.
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