Fin de vie : « J’étais perdue et ça m’a éclairée »
La législation sur la fin de vie est-elle adaptée ? La société française des soins palliatifs ne se pose pas la question, mais le débat est posé. Une conférence a eu lieu à Gacé dans l’Orne jeudi 16 mars. L’occasion de faire le point sur les lois en vigueur.
Les organisateurs étaient visiblement surpris de l’affluence jeudi 16 mars. Dans la salle du centre socioculturel de Gacé, les bénévoles du pôle missionnaire du Pays d’Auge s’activent à 20 heures pour permettre aux 70 personnes d’avoir une place assise. Des personnes, majoritairement de plus de 50 ans, venues de partout dans le diocèse de Séez pour assister à la conférence sur le thème : « Soins palliatifs et fin de vie : où en est-on ? ».
Le docteur Clémence Joly, représentante de la société française des soins palliatifs (SFAP), s’est rendue dans l’Orne à l’invitation de Mgr Feillet pour faire de la pédagogie sur les soins palliatifs. Une soirée qui se tient en plein débat de la convention citoyenne sur la fin de vie.
Une soirée pour changer d’avis ?
« J’étais perdue et cette conférence m’a éclairée », se réjouit Anne-Marie après deux heures de discussions. Cette soixantenaire réfléchissait à « prendre un contrat avec la Suisse ou la Belgique », pour être euthanasié à la fin de sa vie. Après la conférence, elle a changé d’avis et se satisfait du droit français.
Un récit qui n’est pas anodin. Les études d’opinions révèlent que les Français sont favorables à une évolution de la législation en matière de fin de vie, et les résultats récents de la convention citoyenne sur la fin de vie le confirment.
Les Français favorables à l’euthanasie
Pourquoi, alors, les Français sont-ils 78% à se prononcer en faveur de l’euthanasie ? « On est dans un monde de la maîtrise, répète Clémence Joly. Toute notre existence est hyper-médicalisée, on est dans un refus des limites humaines. » Pour la représentante de la SFAP, l'envie d'euthanasie dans l'opinion publique répond à un besoin de contrôle sur la mort.
« L’opinion publique ne veut pas souffrir, ajoute Mgr Feillet. Lorsqu’on peut montrer que la souffrance peut être éradiquée dans 99% des cas, qu’ils sont accompagnés, les gens ne veulent pas être euthanasiés. » L’Eglise Catholique défend les soins palliatifs et la loi Claeys-Leonetti.
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