De Pondichéry à la Voie Sacrée : l’église et le village de Seigneulles se racontent

Nous sommes reçus à la mairie par Chantal JANSON LAMBERT, Maire, Christine REBILLARD, passionnée d'histoire, et pour la paroisse : Marie-Paule SONCOURT. 
Jean Claude BASTIEN : délégué territorial de la fondation du patrimoine nous accompagne et  enfin Stéphane HANRIOT, tailleur de pierre, spécialiste des églises halles complète l'équipe.

Le coup de coeur  
Chantal, maire, est étonnée de voir des piliers, des colonnes légèrement décalés dans l'église. Stéphane lui explique l'évolution possible au cours des siècles de l'agencement de l'édifice. Marie-Paule a pu aussi profiter des explications du spécialiste et a découvert des marques lapidaires à l'extérieur. Pour sa part, Stéphane attire notre attention sur le portail principal gothique inachevé. Il repère 2 pinacles et des ornementations inachevées.
Jean Claude  met l'accent sur des objets mobiliers : les 2 retables et la statue de Ste Foy. Le martyre de sainte Foy est connu dans l'histoire de la chrétienté. Foy était une jeune chrétienne d’Agen d’environ douze ans. Elle fut victime de la persécution de l'empereur Dioclétien. Son témoignage de courage, pour un si jeune âge, lui vaudra bientôt une admiration universelle. 
1) Seigneulles         

                  
Chantal nous explique que le village de 195 habitants est arrosé par le ruisseau Joye lui-même affluent de la Chée.
Le nom  viendrait de Cygnoles : lieu où sont élevés des cygnes. Toujours difficile d'affirmer avec certitude l'étymologie d'un lieu. Il a été repris dans le blason de la commune 
Le cygne oiseau royal  symbolise la présence et la domination du roi de France  Cette partie du Barrois  était dans la mouvance du roi de France. 
La 1ère mention du  village est faite en 1220, il dépendait de l'abbaye de St Airy du baillage et de la  prévôté de Bar  et au  spirituel  du diocèse de  Toul. 
Malheureusement en 1646,  on peut déplorer la  destruction de toutes les archives.
Il existe  un lavoir nommé la Grande Rogie datant de la fin du XIXe siècle ainsi que la fontaine Saint-Nicolas datant elle du milieu du XIXe siècle. 
2)L'église de la nativité de la sainte vierge inscrite MH 1991   

L'église, qui se dresse sur une éminence, est fondée au XII ème siècle.
Elle se situe sur un ancien site mérovingien. 
La façade sud du  XV ème siècle est plus ancienne que celle du nord : XVII ème siècle. 
La flèche et la tour  datent du  XVIII ème et l'on constate que le choeur a été  remanié en 1841.  
Un monument funéraire de Jean Berthelet curé de Seigneulles avec son oncle et son neveu 
se trouvent dans le transept. L'église est recensée dans le livre des églises fortifiées de Meuse avec des échauguettes d'angle, munie de tourelles, archères et fenêtres de tir.
Actuellement, il existe un grand portail, à l'origine, il y avait une petite porte côté ouest pour se défendre facilement des assaillants, durant les périodes troublées.  
On peut distinguer des fresques anciennes malheureusement recouvertes d'enduits,  un maître-autel somptueux avec une prédelle avec boîte de rangement et de magnifiques candélabres en bois.

3) les curiosités du village  et une célébrité             

La Mairie date du second empire au  summum démographique du village, comme pour beaucoup de villages meusiens.  En 1896, un clocheton et une horloge  sont installés. On est à l'heure républicaine, qui perdure aujourd'hui et remonté manuellement jusqu'en 2010. 
A Seigneulles, il existe un enfant illustre natif du village. Il s'agit d'Aimé Gaston PIERRE, maire de Pondichéry (1893-1902), chevalier de la légion d'honneur et président du conseil général des établissements français de l'Inde, né à Seigneulles en 1857. 
Christine nous donne un petit cours d'histoire : Comment se rappeler le nom des 5 comptoirs. 
français en Inde : il suffit de retenir la phrase " Il n’y a qu’à chanter la Marseillaise sous les ponts » pour se rappeler : Yanaon, Karikal, Chandernagor, Mahé, Pondichery.  

4) Travaux  et animation dans le village  : 
Le Ptit four : café associatif  aidé par le budget participatif du département (Ma fameuse idée )
En 2009, une bergerie XVIII ème siècle est en ruine, l'association "Maisons Paysanes de France) sollicite la commune. 
Un four à pain est construit. Un chantier jeunes ados avec la Codecom Aire Argonne voit le jour. Il s'agit d'un lieu de convivialité d'animation et de lien social. 

Le 8 mai,  la brocante existe depuis 20 ans et a été reprise par l'association du p'tit four qui apporte aussi  une belle animation au village. Un boulanger  fait des pains campagnards et des tartes au sucre par exemple. Enfin, lors de la réfection de la mairie-école en 2014,  dans des cartons du grenier, un ensemble de marionnettes en bois de Guignol ont été retrouvés. Elles ont été exposées dans la salle du conseil,  en fond de décor de notre lieu d'enregistrement. 

                            
5) L'activité de la paroisse saint Jacques de l'Aire  
En chiffre, 58 villages, 53 clochers, superficie : 28 km sur 35 km.  La paroisse St Jacques accueille actuellement le nouveau curé Benoit Bizet qui succède à Bernard Paté.  Changement de génération. L'occasion de faire un bilan des 13 années passées avec l'abbé Paté.  Outre son engagement auprès des jeunes à l'ACE et les camps de vacances notamment, l'ecclésiastique a mis en place une  
fête de la paroisse tournante début juin  avec un rallye vélo, (voir notre reportage).  Enfin, il a créé  une journée des bénévoles pour mettre en valeur les personnes de l'ombre qui oeuvrent  au quotidien pour le bien des paroissiens et des habitants. 

                             
      6) A voir dans le secteur :

Comment ne pas une nouvelle fois, citer Rembercourt aux pots, avec sa petite cathédrale rurale et St Louvent, le saint patron ?  Ce vaisseau de pierre dans un village aux poteaux, frontière entre l'empire germanique et le royaume de France. (voir notre reportage)
Comment ne pas oublier aussi la Voie Sacrée, qui passe à 2 pas ?Christine nous précise que c'est Maurice Barrès, l'écrivain, qui proposa ce nom  issu de la mythologie romaine.
   

Comment enfin ne pas se recueillir  sur le site des combats de la Vaux Marie, qui évita l'encerclement de Verdun  (voir notre reportage) ?

      Nous venons souvent dans la paroisse St Jacques. C'est certainement le signe d'un sens de l'accueil hors du commun des habitants mais aussi de la présence d'un patrimoine méconnu. 
      Oui, nous reviendrons  Ne manquez pas notre prochain reportage à Ville devant Belrain, un des 15 plus petits villages meusiens avec encore des découvertes nombreuses.  
      
    Etienne   13 septembre 2025