Pour son premier long métrage Léa Domenach se débrouille plutôt bien. En atteste la scène d’ouverture aussi ingénieuse qu’hilarante et qui donne le la : le film ne se veut en aucun cas être un biopic fidèle. Nous sommes en présence d’une fiction aux allures de Potiche avec une mise en scène qui semble tout droit venir de Maudite Aphrodite. Le tout saupoudrée avec une bonne dose de politique.
Le film se concentre uniquement sur Bernadette, Première dame de France. Ceux qui souhaitaient découvrir sa vie d’élue locale avant ou après risquent d’être déçus. On découvre une héroïne aussi loufoque que perspicace, dénigrée par son propre mari, le président Chirac, mais qui ne va pas se laisser aller.
L'atout majeur de cette comédie, c'est sans conteste son humour fin avec des dialogues plein d'ironie. Rajoutons à cela des seconds rôles excellents, Denis Podalydès en conseiller de communication ou encore Sara Giraudeau, interprétant la fille des Chirac. Des références à la politique apparaissent ici et là mais nous aurions aimé que la farce aille un peu plus loin, en se moquant de nos politiques mis en examen un peu plus. A se demander si le film n'aurait pas pu fonctionner sans le lier à l'actualité du RPR ?
Pour Dominique Bordes ce film "est un coup de cinéma. Deneuve ne lui ressemble pas physiquement mais elle l’incarne très bien. Chirac est très caricatural. C’est un peu les guignols de l’info sauf que ce sont des bons acteurs. Le film est parfois réjouissant et rarement drôle."
Ne gâchons pas notre plaisir, Bernadette est divertissante, la mise en scène coquette et originale, le spectateur en a pour son argent, mais il n'en aura pas forcément appris beaucoup plus sur la Première dame.
Christophe Mory, notre journaliste culture en parlait d'ailleurs dans la matinale de ce mercredi 11 octobre.
Il consacre d'ailleurs une bonne partie de son émission cinéma à ce film.
Pour Marie Noëlle Tranchant "Si le ton est assez acerbe pour une comédie, féministe sur la vengeance d’une femme [...] la comédie n’est pas assez délirante là où elle pourrait l’être, comme avec le passage avec Lagerfeld. Comme si la réalisatrice s’empêchait d’exploser."
Bernard Médioni, quant à lui trouve que "les dialogues ont de l’humour et de l’esprit. C’est douze ans de nostalgie politique et c'est très drôle. Il y a aussi cette scène très touchante où elle prie pour Chirac. Et puis ce parler sans détour avec une éclosion d’émotion." Toutefois il regrette un film "assez manichéen entre les gentils Laurence et Bernadette contre les méchants Claude et Jacques Chirac."
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