« Accès direct à la plage » de Jean-Philippe Blondel

Ce livre nous apporte déjà un avant-goût des vacances, et aussi parce que ce roman, c’est toute une histoire. Le livre de Jean-Philippe Blondel est sorti… en 2003. Oui, vous avez bien entendu, il y a vingt ans, mais alors ? que vient-il faire dans une chronique consacrée à « l’actualité littéraire » ? Eh bien, à cela deux raisons. Tout d’abord, c’est un excellent livre. Ensuite, par le jeu d’amitiés littéraires, le livre publié par Delphine Montalant et Eric Holder en 2003 se trouve aujourd’hui à nouveau disponible, édité par les éditions Finitudes. En fait, l’an dernier, Catherine qui est libraire de La Baule a invité Jean-Philippe Blondel pour son nouveau livre Café sans filtre. Alors qu’ils se promenaient en front de mer avant la rencontre en librairie, Catherine disait combien elle regrettait ne plus pouvoir proposer Accès direct à la plage à ses clients. « J’ai répondu que la disparition des romans faisait partie du cycle de la vie. » Toujours conseillé par Catherine, l’auteur a fini par lancer une bouteille à la mer, enfin, un message sur Facebook, repris au vol par Thierry et Emmanuelle Boizet, des éditions Finitude, qui connaissaient le livre et se sont empressés de nous le proposer à nouveau. Quand on pense à tous ces livres à peine imprimés, à peine écartés par les suivants, j’avais envie de vous raconter cette belle histoire…

Le livre maintenant

C’est un puzzle, un roman choral, habité de plusieurs personnages qui vont se croiser durant quarante ans dans les stations balnéaires : « la plage reste l’un des derniers lieux où les classes sociales se mélangent et se mettent à nu », prévient l’auteur. 1972 à Capbreton dans les Landes, 1982 à Hyères, 1992 à Perros-Guirec, 2002 à Arromanches… Quatre époques, quatre stations et des personnages qui se croisent. Les vacances sont l’occasion pour chacun de se montrer sous son vrai jour, et ce n’est pas toujours le meilleur. Parce qu’après tout, les parents ont des idées toutes faites qu’ils dictent à leurs rejetons, parce que certains veulent aller se baigner quand d’autres voudraient passer à table… « Je pensais que les vacances me videraient la tête. Mais non, les vacances, ça ne vide qu’une chose : le porte-monnaie », s’exclame Otto. « Je me demande comment on peut être épris à ce point de liberté et de démocratie et empêcher son fils de 16 ans de partir en vacances en Espagne avec des copains », remarque Christophe, tandis que Maud organise les locations estivales. Il y a forcément une histoire qui vous rappellera des souvenirs de vacances…

Une fois encore, un livre peut en cacher un autre

Après avoir ressuscité Accès direct à la place, j’en profite pour vous parler du dernier roman de Jean-Philippe Blondel, Café sans filtre, sortie l’an dernier, mais qui sait, j’espère on peut encore le trouver dans les bars et bonnes librairies : ça se passe dans un café, lequel rouvre après… le confinement. La journée s’écoule. Et comme à son habitude, Blondel nous fait entrer dans la tête de ses personnages, Manon, 42 ans, en terrasse, Pierre, 57 ans, table 2, et Chloé omniprésente, allez savoir pourquoi… Des chroniques tendres, des personnages qui se racontent… C’est ça, la comédie humaine racontée par Jean-Philippe blondel, à la plage ou au bistro, c’est maintenant à vous de choisir…

Accès direct à la plage, éditions Finitude ; Café sans filtre, éditions de l’Iconoclaste.