C’était une de ses promesses lors de la campagne présidentielle : augmenter le nombre de forces de l’ordre d’ici la fin de son mandat, en 2022. A un an de la Présidentielle, Emmanuel Macron a annoncé, lundi 19 avril, la venue de 10 000 nouveaux policiers sur le territoire.
Davantage de sécurité implique de déployer plus de forces. 6 200 policiers et gendarmes ont été recrutés depuis 2017. Ce nombre sera porté à 10 000 d'ici 2022. C’est du concret. Chaque Français verra plus de bleu sur le terrain en 2022 qu’en 2017.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 19, 2021
Le président a déclaré que 57 nouveaux postes seraient créés d’ici septembre sur le sol isérois. Dix d’entre eux seront placés à Vienne et les 47 autres, dans la circonscription de sécurité publique de Grenoble. Cette circonscription comprend les communes de Grenoble, Échirolles, Saint Martin d'Hères, Fontaine, Saint Martin Le Vinoux, La Tronche et Gières.
A Grenoble, 14 premiers policiers arriveront en mai. Les 33 autres policiers devraient suivre en septembre.
Les syndicats de police s’estiment “contents d’avoir des renforts”. Le secrétaire départemental du syndicat de policiers Alliance, Yannick Biancheri, rappelle tout de même qu’il “faut mettre les moyens matériels en adéquation avec ces renforts d'effectifs, c'est-à-dire les véhicules et équipements de protection supplémentaires.”
La députée LRem de la 3e circonscription de l’Isère, Emilie Chalas, tire, elle aussi, la sonnette d’alarme : “chaque jour à Grenoble, face au fléau de l’insécurité et de la violence, nos forces de l’ordre sont démunies.” Elle salue cette “réponse concrète aux besoins réels du terrain” apportée par le gouvernement. Dans un communiqué, l’élue dénonce “l’abandon” du maire de Grenoble autour des questions de sécurité.
De son côté, Eric Piolle, maire EELV de Grenoble, le concède : “Ce gain d’effectif est une bonne nouvelle.” Mais “il ne peut suffire à répondre aux défis qui tenaillent notre ville comme notre société”.
L’élu rappelle en effet que selon lui, “la meilleure politique de prévention et de réduction des crimes commence par lutter activement contre la pauvreté”. Le maire en profite donc aussi pour appeler à renforcer la lutte contre la précarité, ainsi que les aides aux secteurs culturels et aux commerces, fragilisés par la crise du Covid-19.
20 ans de mobilisation sans relâche du territoire pour obtenir ces effectifs de #Police... Nécessaire, oui mais pas suffisant: notre société doit sortir + forte et + soudée du #COVID19. N'attendons pas 20 ans pour le logement, la santé, l'égalité, la jeunesse, la culture !
— Éric Piolle (@EricPiolle) April 19, 2021
Une vision de la sécurité qui l’a déjà opposé au Ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, il y a quelques mois. En août dernier, ils s’étaient écharpés par réseaux sociaux interposés suite à une opération de police dans le quartier Mistral, à Grenoble (RCF). Taxé de laxisme par le Ministre, le maire grenoblois avait critiqué la stratégie du “tout-répressif” des gouvernements successifs. Une stratégie inefficace selon lui.
C’est lors d’une rencontre place Beauvau, à la suite de cette polémique, que les 14 premiers renforts de police destinés à la ville de Grenoble avaient été accordés par l’Intérieur.
L'info en +
Répartitions des renforts en Isère :
47 pour la circonscription de sécurité publique de Grenoble (Grenoble, Échirolles, Saint Martin d’Hères, Fontaine, Gières, Saint Martin le Vinoux et La Tronche)
â10 pour la circonscription de Vienne (Vienne et Pont-Evêque)
Ces effectifs auront pour misson de :
- Renforcer la sécurité du quotidien : 36 policiers supplémentaires en patrouilles sur les axes de transports en commun et dans les lieux de concentration de population et de délinquance, notamment à Grenoble, Fontaine et Echirolles
- Démanteler les trafics de stupéfiants : 15 policiers supplémentaires en compagnie d’intervention pour multiplier les opérations contre les points de deals, les violences urbaines, les rodéos de deux roues et les tirs de mortiers
- Renforcer l’investigation : 6 policiers en renfort dans l’unité des atteintes aux personnes et dans l’unité de lutte contre les trafics de stupéfiants et l’économie souterraine
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