10e FIFCL, Muriel Robin invitée de la soirée de clôture : « Au cinéma, je voulais qu’on me choisisse, qu’on vienne me chercher ».
C’est dimanche soir que s’est refermée la 10e édition du Festival International du Film de Comédie de Liège avec la proclamation du palmarès au cours d’une soirée de clôture animée par l’humoriste belge Alex Vizorek.
Muriel Robin inaugure sa dalle sur le trottoir de la rue Pont d'Avroy © Pierre GermayLe palmarès
Trois films ont été principalement récompensés : tout d’abord « L’Epreuve du feu » d’Aurélien Peyre, une plongée dans les premiers troubles amoureux au masculin, doublé du Taureau d’or de l’interprétation féminine pour l’actrice Anja Verderosa.
Ensuite, le prix spécial du jury a été attribué à « Deux femmes en or », de Chloé Robichaud, une comédie québécoise délicieusement coquine.
Enfin, deux autres prix ont été décernés à « The last Viking » du Danois Anders Thomas Jensen, l’histoire de l’auteur d’un casse qui, une fois sorti de prison, cherche à récupérer son magot… confié à son frère handicapé mental qui aujourd’hui se prend pour un Viking ou pour la réincarnation de John Lennon !
Muriel Robin, Taureau d’Or d’honneur
Outre la proclamation du palmarès, le Festival avait invité une comédienne d’exception pour rencontrer le public du Forum de Liège à l’occasion de sa soirée de clôture : Muriel Robin a ainsi reçu un Taureau d’Or d’honneur (« Je le mettrai dans ma cuisine, j’y passe beaucoup de temps ! ») avant d’inaugurer la dalle à son nom sur le sol de la rue Pont d’Avroy devenue depuis quelques années une sorte de walk of fame à la liégeoise.
Humoriste, actrice, réalisatrice, metteuse en scène et même animatrice radio sur Europe 1, Muriel Robin a plus d’une corde à son arc. Après une formation classique au Conservatoire, elle s’est révélée au public à la télévision, dans l’émission « La classe » diffusée sur FR3 puis dans un premier spectacle en solo, en 1988. Elle ne vient au cinéma qu’en 1997 à l’affiche du second volet des « Visiteurs 2, les couloirs du temps ». Le cinéma où elle passera du drame au burlesque avec la même aisance.
« J’ai toujours été timide »
« J’ai toujours été timide », confie Muriel Robin sur la scène du Forum. « Quand je vois défiler sur l’écran la rétrospective de mes films, c’est comme si c’était moi et pas moi, une forme de timidité qui m’empêche de me voir comme vous me voyez. Je sais qu’il me reste encore du travail à faire dans mon métier comme dans les engagements qui comptent plus pour moi que d’être une bonne actrice confirmée ».
Et d’évoquer alors les actrices qui l’ont inspirée : « Romy Schneider, bien sûr, Simone Signoret et Annie Girardot m’ont beaucoup fait rêver. Annie dégageait quelque chose d’inexplicable. Je voulais être elle. Mais comme personne ne venait me chercher et que je n’avais pas de travail, j’ai écrit des spectacles pour moi toute seule. Et il se trouve que ça a marché ! »
« Le seul en scène, ce n’est pas comme au cinéma »
La filmographie de Muriel Robin ne regorge pas vraiment de grands premiers rôles : « Au cinéma, il faudrait que j’aie plus confiance en moi. Je ne voulais pas faire des films pour faire des films, je voulais qu’on me choisisse, qu’on vienne me chercher. Alors oui, j’ai souvent eu des seconds rôles dans des films dramatiques » confesse-t-elle. « Ce n’est évidemment pas le même jeu qu’un seule en scène. Au cinéma, on ne doit pas gagner une salle. Et puis au cinéma, on ne tourne pas chronologiquement, on filme décor après décor, c’est très différent ».
Le cinéma de Sautet
Sur la toile, sa préférence va au cinéma de Claude Sautet : « C’était le plus grand. Mais il ne m’a jamais proposé de rôle (rire). J’aimais aussi beaucoup le travail et les textes de Jean-Loup Dabadie ».
