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10e FIFCL, André Dussollier, à la première mondiale de « Chers Parents » : « Vous entendre rire ce soir, c’est une fameuse récompense ».

10e FIFCL, André Dussollier, à la première mondiale de « Chers Parents » : « Vous entendre rire ce soir, c’est une fameuse récompense ».

Un article rédigé par Pierre Germay - RCF Liège, le 9 novembre 2025 - Modifié le 10 novembre 2025

« Chers Parents », c’est d’abord une pièce écrite par un frère et une sœur, Emmanuel et Armelle Patron, une pièce qui triomphe au théâtre de Paris pour une cinquième saison mais aussi en Province. Une pièce déjà vue par plus de 450.000 spectateurs au terme de 900 représentations !

André Dussollier lors de la première mondiale de "Chers Parents" à ,Liège © Pierre GermayAndré Dussollier lors de la première mondiale de "Chers Parents" à ,Liège © Pierre Germay

Du théâtre au cinéma

Mais à présent, c’est aussi un film, du même titre, « Chers Parents », réalisé par Emmanuel Patron sur une adaptation écrite avec sa sœur. Un film dont le 10e Festival International du Film de Comédie de Liège a eu l’immense privilège de proposer au public du cinéma Palace, l’avant-première mondiale, samedi soir.

L’histoire demeure bien celle d’Alice et Vincent Gauthier qui convoquent en urgence leurs trois enfants. La fratrie débarque, redoutant le pire, l’annonce d’un cancer peut-être. Non, les parents ont gagné le jackpot au loto ! Et ils veulent juste faire part à leurs enfants de leurs intentions, de leur projet de vie pour l’avenir. Mais quand on commence à parler argent, c’est là que ça coince… Suite à l’écran, comme on dit en pareil cas.

« Emmanuel et moi, on est issus d’une famille de quatre enfants, confie la scénariste, Armelle Patron. On s’est demandé ce qui pourrait bouleverser l’harmonie d’une famille comme la nôtre. Et on a pensé à l’argent qui peut révéler assez vite que cette harmonie n’était qu’une apparence trompeuse ».

Toute première projection dans une salle avec un public

La projection de samedi soir, à Liège, c’était même la toute première fois que le réalisateur et sa sœur voyaient le film en salle, avec un public et en présence des acteurs André Dussollier, Pauline Clément et Thomas Solivéres, qui allaient donc se découvrir à l’écran.

« C’est vraiment important pour nous de voir comment le public réagit, s’il réagit là où, quand on écrivait ou qu’on tournait le film, on pensait être drôle ou pas » explique le réalisateur, Emmanuel Patron. « Au théâtre aussi : lors des répétitions, personne ne rit, on avait l’impression de jouer du Tchekhov, c’était chiant ! Après la première au théâtre de Paris, on était mal, ça ne fonctionnait pas bien, le public ne riait guère. Alors, on a apporté des modifications. Et ça a marché. On a vraiment besoin de sentir le public réagir. Comme ce soir, dans cette salle, c’est magnifique ».

André Dussollier : « Difficile de savoir si on est drôle quand on tourne »

André Dussollier confirme : « Au cinéma aussi, quand on joue, sur le plateau de tournage, on a toute une équipe de techniciens autour de nous, mais ils ne vont pas rire tout le temps, c’est du travail, du boulot. Nous, les comédiens, on a parfois du mal à savoir si on est drôles ou pas. Alors, vous entendre rire se soir, c’est la récompense pour nous ».

Le thème du film tourne autour de l’argent et de la cupidité qu’il suscite. A fortiori s’il s’agit d’un pactole comme on peut parfois en gagner au loto : « souvent, les gagnants du gros lot, après, leur vie, c’est l’enfer », commente le réalisateur. « Les gagnants divorcent, les familles se déchirent, ça génère des jalousies, ils font l’objet de terribles convoitises. L’enfer, quoi ! ».

« L’argent ne fait pas le bonheur, alors imaginez quand on n’en a pas » ajoute André Dussollier, volontiers blagueur.

Adaptation pas à l’identique

L’adaptation d’une pièce de théâtre au cinéma ne se fait pas toujours cent pour cent à l’identique. Emmanuel Patron confirme que le film ne connaît pas la même fin que la pièce : « En effet, l’accident de la route sur lequel se referme le film n’est forcément pas dans la pièce, impossible à reproduire sur scène. La fin de la pièce est plus ouverte ».

« Chers Parents » version cinéma, « c’est une comédie qui louche du côté du cinéma des frères Coen, de la comédie sociale à l’italienne, où l’humour flirte avec le drame. Une comédie noire où l’on n’hésite pas à pousser le curseur » confesse encore le réalisateur.

Comme un « Dîner de cons » ou un « Prénom »

« Chers Parents », c’est une comédie chorale qui allie humour vache et rivalités ou jalousies, une comédie où l’argent apparaît comme le vecteur qui va fragiliser l’apparente harmonie familiale. C’est aussi un film qui met en lumière les rapports entre générations.

À la fois comédie de mœurs et satire familiale, « Chers Parents » s’inscrit dans la même veine qu’un « Dîner de cons » ou un « Prénom », eux aussi de gros succès sur les planches d’un théâtre avant de cartonner dans les salles de cinéma.

Le Dussollier de « Tanguy », avec Miou-Miou, cette fois

Comme le papa de « Tanguy » d’Etienne Chatiliez, André Dussollier peut se révéler ici aussi d’un cynisme cruel envers sa progéniture. À ces côtés, c'est Miou-Miou qui campe son épouse, impeccable dans ce jeu de faux-semblants envers ses enfants.

Dussollier et Victor Hugo

Alors que la rencontre touchait à sa fin, le présentateur attitré du Festival a demandé une petite faveur à André Dussollier : déclamer un poème de Victor Hugo qui lui est cher au cœur, « Demain dès l’aube » écrit par Hugo en hommage à sa fille Léopoldine, décédée un peu plutôt. Et André Dussollier a déclamé ce poème de mémoire, avec douceur et émotion. Quel grand comédien.

Le film « Chers Parents » ne sortira en France et en Belgique que le 25 février 2026. C’est dire le privilège dont ont pu bénéficier les heureux spectateurs du Festival International du Film de Comédie de Liège avec cette toute première projection mondiale !

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