Accueil
Un rosaire du XVIIe siècle oublié dans un grenier
Partager

Un rosaire du XVIIe siècle oublié dans un grenier

Un article rédigé par Jacques de Chauvelin, Melchior Gormand - RCF, le 19 septembre 2022  -  Modifié le 17 juillet 2023

La donation du Rosaire à sainte Catherine de Sienne et saint Dominique, découverte par deux étudiantes engagées dans la campagne du Plus Grand Musée de France en 2018, a été restaurée en 2021. Jacques de Chauvelin de La Sauvegarde de l’Art Français nous raconte l’aventure qui a permis de lever des fonds et de restaurer cette toile que l’on pensait vouée à disparaître.

© J. Verdavaine © J. Verdavaine

Une présentation du Rosaire vieille de quatre siècles


Pour le point historique, le thème de la donation du rosaire à sainte Catherine et saint Dominique est très fréquent au XVIIe siècle. On le retrouve dans de nombreuses toiles, vitraux et statues partout en Europe à cette époque.


Pour notre sauvetage breton, voici l’affaire : en 2019, deux étudiantes s’engagent dans la campagne Le Plus Grand Musée de France menée par la Sauvegarde de l’Art Français. L’objectif de cette opération : permettre à des étudiants de parrainer une œuvre d’art et de trouver des fonds pour sa restauration.


Après avoir repéré quelques œuvres, elles se lancent finalement dans le sauvetage d’une Donation du Rosaire, conservée dans le petit village de Saint-Laurent-sur-Oust (Morbihan). En quelques mois, elles réunissent les fonds nécessaires à l’ouverture du chantier.


Cette restauration est un véritable défi

 

La toile a en effet été retrouvée dans le grenier de l’ancien presbytère du village. Les couleurs sont passées et il est presque impossible de distinguer les personnages. Deux restauratrices vont mettre tous leurs talents au service de la restauration de cette œuvre témoin de l’art populaire breton.


Le nettoyage permet la découverte progressive d’une palette de couleurs vives tandis que les moisissures, chanci et autres infestations sont retirés. Enfin, la peinture est rentoilée, c’est-à-dire que sa couche picturale est transférée sur un nouveau support, l’ancien étant trop grignoté, détérioré pour continuer à jouer son rôle. C’est un travail extrêmement minutieux, qui demande des heures et des heures de labeur, effectué au scalpel. Mais nos restauratrices y parviennent. 


La toile retrouve toutes ses couleurs et l’effet avant-après est stupéfiant. Les saints apparaissent et la vierge à l’enfant en majesté retrouve sa grâce. Au second plan, le roi Louis XIV, les mains jointes, et sa mère Anne d’Autriche, sont tournés vers l’apparition divine. Enfin derrière eux, des personnages énigmatiques, peut-être les commanditaires de l’œuvre.


La toile de Saint-Laurent a en effet cette particularité très rare d’associer le roi et sainte Catherine, ce qui en fait une œuvre unique dans la région. Le village de 400 âmes a pu retrouver et conserver cette toile si rare. Elle est désormais exposée dans l’église. D’un bout de toile grossière et sans couleurs, les artisans – artistes au service de notre patrimoine ont fait revivre une œuvre vieille de quatre siècles. Comme quoi, même les œuvres les plus oubliées, les plus dégradées, peuvent revivre grâce à la patience des restauratrices et à l’engagement d’étudiants pour notre patrimoine.

 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Sacré patrimoine - Agir avec la Sauvegarde de l'Art Français

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don