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Un an après, ce que les attentats ont fait de nous

RCF, le 14 novembre 2016  -  Modifié le 27 février 2024
Le Temps de le dire Un an après, ce que les attentats ont fait de nous
Depuis les attentats de Paris la menace terroriste est toujours présente dans les esprits. Demeure aussi ce problème de fond qui pousse des jeunes à la violence. Par Stéphanie Gallet.
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Les attentats ont-ils changé notre rapport à la liberté? A l’égalité? A la fraternité? Il y a un an, la France découvrait que chacun pouvait devenir une cible. Avant il y avait eu Toulouse et Montauban en 2012, Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher en janvier 2015. Comme le dit Guillaume Goubert, on aurait dû penser alors que chacun était visé, mais on croyait à une attaque ciblant les juifs ou à une réaction contre la presse satirique. Le 13 novembre 2015 on a découvert que les victimes pouvaient être n'importe lesquels d'entre nous. Les attentats sont maintenant une réalité avec laquelle il nous faut vivre.
 

Les stigmates des attentats

Un an après, nos blessures ont-elles cicatrisé? Après le Bataclan et les terrasses des cafés des Xè et XIè arrondissement de Paris, il y a eu les attentats de Bruxelles le 22 mars, le meurtre des policiers de Magnanville le 13 juin, la tuerie sur la Promenade des Anglais à Nice le soir du 14 juillet, l'assassinat du Père Jacques Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray le 26 juillet... Si bien que "la cicatrisation n'est pas possible", pour Guillaume Goubert, qui observe une "israélisation de la vie française: on s'organise pour faire face au risque avec beaucoup de mesures de sécurité".
 

la peur des jeunes vs la défaite des politiques

Les 20-30 ans se demandent aujourd'hui qui ils sont. Dans "Les nouveaux enfants du siècle" (éd. Cerf), Alexandre Devecchio auscule la génération de ceux qui sont né autour de 1989. "Une génération qui a grandi avec la peur du déclassement." Une jeunesse en quête de son identité à qui on propose une culture "du vide". Une génération à qui on ne sait pas dire qui elle est. "On est à une époque où les réponses ne sont plus d'ordre technique", convient Guillaume Goubert.
 

"Ce qui peut soutenir l'espérance ce n'est pas de renforcer la peur, c'est de montrer des lieux et des situations où des gens s'engagent et font bouger les choses."

 

La peur qui mobilise, l'angoisse qui paralyse

Prendre des consciences des menaces cela peut réveiller, souligne le P. François Euvé, céder à l'angoisse, cela "paralyse". "Ce qui peut soutenir l'espérance ce n'est pas de renforcer la peur, c'est de montrer des lieux et des situations où des gens s'engagent et font bouger les choses." Du pire surgissant parfois le meilleur, certains se sont révélés dans ces épreuves. et on a vu augmenter le nombre de personnes s'engager dans des associations, dans la réserve de la police ou de la gendarmerie...
 

"Les questions de fond ne sont pas réglées."

 

les questions de fond toujours pas réglées

Il y a certes le devoir de mémoire ; il ne faut pas oublier non plus que "les questions de fond ne sont pas réglées", rappelle le P. Euvé, qui publie "Au nom de la religion?" (éd. L'Atelier). "C'est tout un climat, toute une absence d'horizon, de projet, qui peut pousser certains à des actions extrêmes." Du côté Guillaume Goubert ce mouvement de fond s'apelle aussi colère: une colère latente à laquelle "il faut vraiment faire attention".

"Il y a effectivement une crise de décivilisation occidentale", selon les mots d'Alexandre Devecchio. L'élection de Donald Trump, le vote extrémiste en Autriche, le Brexit... Autant de signes que le journaliste du Figaro analyse comme une "aspiration au retour des Etats nations: on est dans un double mouvement de fracturation qui peut entraîner un morcellement, il y a aussi un sursaut après le chaos, le retour d'une forme de patriotisme apaisé." Un période de "grandes transformations" qui incite en tout cas à la vigilence.

 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Le Temps de le dire

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