Michel Verrier « Les loups du Pilat » (De Borée)

Des troupeaux attaqués sauvagement en pleine nuit dans les pâturages : tout porte à croire que des loups sont arrivés dans la région ! Pourtant, les brebis de Rémi Breysse ont été épargnées, et c'est sûrement grâce à ses deux patous. Mais ces chiens ne font pas l'unanimité et les mauvaises langues vont bon train, d'autant que Rémi ne croit pas à l'hypothèse des loups. Le jeune homme est bien décidé à faire toute la lumière sur les événements... y compris sur le décès de sa femme, quelques années plus tôt, dans un mystérieux accident de la route.
Chronique de Jacques PLAINE publiée dans L’Essor
Michel Verrier - « Les loups du Pilat » - De Borée - 18 €90
De nos jours - dans le Parc Naturel Régional du Pilat et du côté de Pélussin - des troupeaux sont sauvagement attaqués en pleine nuit. La rumeur se répand, enfle et affole le brave monde : et si les loups étaient la cause de ce carnage ? Un roman de Michel Verrier
A Pélussin on aimerait bien s’attendrir sur Rémi Breysse. Un colosse solitaire qui depuis qu’Audrey sa compagne a été tuée dans un accident de voiture - un tout droit dans un virage avec une camionnette neuve - survit tant bien que mal avec son troupeau de brebis.
On aimerait bien s’attendrir sauf que depuis quelques temps - nuit après nuit - les troupeaux du voisinage sont salement agressés. Une hécatombe de bêtes tuées, éventrées, déchiquetées, alors que son troupeau à lui a toujours été épargné. Pourquoi ? Parce que contrairement aux frères Chanal, à Jocelyn Pautrat et à tous les autres, il a acheté, puis dressé, deux patous. Deux énormes chiens des Pyrénées - des bêtes de 60 kg - deux « chiens de protection » dont l’acquisition est subventionnée et dont - comme le nom l’indique - le rôle n’est pas de rassembler les moutons mais de les protéger. Depuis, inutile de surveiller son cheptel, les deux patous s’en chargent et malheur à l’inconscient qui pointerait son nez ou son museau.
Mais qui saccage donc les troupeaux alentour ? Certains affirment que ce sont des chiens errants, des chiens de chasseurs qui auraient pris le large et seraient retournés à l’état sauvage. D’autres jurent que ce sont des loups. Il y en a bien en Italie, dans les Alpes, voire au Mont Lozère ! On murmure même « qu’un illuminé qui a emmené la femme d’un copain dans les bois de Thélis-la-Combe » en aurait vu trois. Oui trois et même s’il n’avait pas de jumelles - mais qu’aurait-il fait de jumelles en ce jour d’amours coquines - il avait remarqué que ces bêtes ne buvaient pas comme des chiens. Plus exactement « ne lapaient pas » comme des chiens.
Et puis voila que les deux patous de Rémi sont empoisonnés. Et pourquoi pas par celui qui a trafiqué la voiture d’Audrey ? Car elle a été trafiquée cette voiture, il en est sûr.




