Transcription : Les travaux à la campagne autrefois / L'ouvra a la kanpania djè le tè.
Quand l'automne arrivait, c'était le moment de penser à vendanger.
Kan l'è darié ar'vovè, y'étè l'momè d'pèsso a v'dèdjié.
Gérard, tu te rappelles ce moment . Quel travail !
Il fallait préparer la cave « la kova ». On mouillait le pressoir pour éviter qu'il fuie, « on gonviévè le trui », les gerles et le cuvier, « lè djiarlè é l' tenè », avec de l'eau chaude « d'éga shôda », que l'on chauffait dehors dans un grand chaudron « on gran bron ».
Il pleuvait souvent, je me rappelle que mon père disait, dès qu'un rayon de soleil perçait, « s'ti kou, y 'è l'gran bon tè ». Pas plus tôt dit, il recommençait à pleuvoir. Pour s'abriter, on se mettait sur les épaules « chi lè z-épalè », un sac en jute.
A l 'aide de ces quelques mots patois, chers auditeurs, essayez de traduire le petit texte qui va suivre :
L' momè d'lè v'dèdjè. On gonviévè l' trui, lè djiarlè é l'tenè. On lavovè lè bôssè avoé d'éga shôda, k'on sharfovè dior djiè on gran bron, on fagévè brilo na mécha dè sofre pè désinfèto chlè bossè
X... « C'est vrai, maintenant il n'y a plus de mèche de soufre, on se sert de solution sulfureuse. Oui, tu te souviens, quand on entrait dans la cave, les émanations de soufre nous prenaient à la gorge et nous faisaient tousser ! »
Y'aviévè dè monde pé édo a kopo l'résin.
X... « Oh ! Là, là ! Oui, on était nombreux et on chantait et ça durait longtemps !
Il y avait trois sortes d'ouvriers : « Y'aviévè tré sourtè d'ovré » : les cueilleurs qui coupaient le raisin « chlô kè kopovon l'rézin » et le mettaient délicatement dans des paniers en bois « dè banyolé », puis les gerlus à qui l'on passait les paniers pleins et qui s'occupaient de tasser « konyo » le raisin dans les gerles « lè djiarlè », et ensuite, venaient les porteurs qui mettaient les gerles sur les charriots « kè b'tovon lè djiarlè chi lo sharè » avant de les emmener à la cave.
X... « Oh ! je me rappelle quand les gerles étaient trop tassées, le jus de raisin coulait dans le cou du porteur et il n'aimait pas ça du tout».
C'était un travail physique et pénible. « Y'étè on trava preu dér' ». Djiè lè venyè, on shantove kan l'tè été brove. Kan t-i ploviévè, on se b'tovè dè sa chi lè z-épalè.
Dis, Gérard, tu te rappelles au matin « i matin », quand les vendangeurs arrivaient « lo v'dèdji ar'vovon », on leur donnait à chacun un seau ou un panier en bois et une vendangette « on leu bayévè a shokon on sizèlin o on banyolé é on p'tchiou sékatèr' pè kopo lo rézin » et, armés de ces outils, la journée de cueillette commençait « la zhorno dè trava k 'mèchévè ».On koliévè pédè dou a tré sman-nè. Koke z-an, on finichévè dozho la nè a la mi-novèbre.
Le repas du dernier jour de vendanges était une grande fête attendue par tous. C'était « la r'vola ». Mé, to l'monde été kontè. Lo provijon éton rètro a la chouta.
X...« Oui, on était tous contents. Le vin était à l'abri dans les tonneaux . » - a la chouta.
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