Se souhaiter de l'espérance et du sens pour 2026
Dans un monde marqué par les crises, que peut-on encore se souhaiter en fin d’année ? Une réflexion sensible avec Gaëlle de Decker sur l’espérance, les liens et l’essentiel.
Que se souhaiter en fin d’année ? © Australe Créations2025 s’achève dans un climat mondial troublé. Entre tensions géopolitiques persistantes, inquiétudes climatiques, bouleversements politiques et fragilités sociales, l’actualité n’a guère épargné nos esprits. La question de la santé mentale, pourtant désignée grande cause nationale, peine à trouver des réponses concrètes à la hauteur des besoins.
Dans ce contexte, la question revient avec insistance : que peut-on encore se souhaiter en cette fin d’année ?Pour y répondre, Gaëlle de Decker nous invite à déplacer le regard, à quitter le tumulte du monde pour revenir à l’essentiel.
Retrouver du sens quand tout vacille
"Que reste-t-il quand le monde va mal, quand autour de soi tout tangue ?" interroge-t-elle. Peut-être justement ces instants du quotidien que l’on traverse trop vite, sans toujours les voir. Ces moments simples, parfois discrets, qui pourtant donnent du sens à l’existence.
Gaëlle de Decker nous encourage à faire une pause, à prendre conscience de notre force intérieure, celle qui nous permet de choisir, de nous engager, de tenir bon. "Souhaitons-nous de rester curieux, d’avoir des envies qu’une vie ne suffira pas à satisfaire", dit-elle. La curiosité comme moteur, comme antidote au découragement.
Cultiver l’émerveillement et la gratitude
Dans un monde saturé d’informations anxiogènes, l’émerveillement devient presque un acte de résistance. "Ne jamais nous lasser d’observer la beauté des lumières de fin de journée ou celle d’un visage rayonnant", propose Gaëlle de Decker.
Elle invite aussi à être reconnaissant de ce qui peut paraître évident : un corps en bonne santé, l’amour, l’amitié, la sécurité d’un foyer, la paix d’un pays. Autant de gratitude pour des biens précieux que l’on oublie parfois de nommer, tant ils semblent aller de soi.
Des vœux qui ont encore du sens
La tradition des vœux de fin d’année peut agacer certains, réjouir d’autres. Pourtant, elle conserve une force particulière. "C’est l’occasion de faire un bilan de l’année écoulée, de s’arrêter sur ce qui a été bien, moins bien, et de réfléchir à ce que l’on souhaite pour la suite", explique-t-elle.
Face à la répétition des formules toutes faites (bonheur, réussite, projets), Gaëlle de Decker plaide pour des vœux incarnés et personnalisés. "On personnalise en s’intéressant vraiment aux autres, à leur vie, à leurs projets, et ça c'est aussi une forme de générosité." Souhaiter un bon rétablissement à quelqu’un qui sort d’une maladie, la réussite d’un chantier qui touche à sa fin, ou simplement une année plus douce : autant de gestes simples, mais profondément humains.
Même les vœux les plus sobres, adressés à un voisin, une boulangère, un collègue, ont leur importance. "C’est parfois l’unique moment de l’année où l’on se reconnecte", rappelle-t-elle.
Revenir à soi pour mieux aller vers les autres
La fin d’année et l’hiver imposent un rythme différent, plus lent, plus intérieur. Un temps propice à l’introspection. "Réfléchir à ce qui compte pour nous, à nos besoins, à nos rêves, c’est essentiel", souligne Gaëlle de Decker.
Revenir à soi n’est pas se replier : c’est au contraire se rendre plus disponible à l’autre. "Quand on est aligné avec soi-même, il y a moins de frustration et plus d’ouverture possible vers les autres."
Apprendre à se parler sans se déchirer
À l’approche des fêtes, la question du vivre-ensemble se pose avec acuité. Peut-on parler de tout sans animosité ? "La tolérance, c’est aussi une forme de volonté", affirme-t-elle. Celle de se réunir, d’accepter parfois de rester en surface sur les sujets qui divisent, pour préserver la relation et la paix du moment.
Un souhait pour finir l’année
Alors, que se souhaiter en cette fin d’année 2025 ? Peut-être simplement du lien, de la curiosité, de l’émerveillement et une espérance humble mais tenace. Des repas chaleureux où l’on peut échanger sans se blesser. Et la capacité, malgré les tempêtes du monde, à continuer d’avancer, ensemble.


Dans "Les mots du divan", suivis d'une conversation avec Marie Olivares, Gaëlle de Decker, nous propose d'être à l'écoute des interrogations des femmes et des hommes d'aujourd'hui, confrontés aux autres, au monde et à eux-mêmes.
