Le 23 avril dernier, la ville de Nancy et la CPAM de Meurthe-et-Moselle ont organisé un village de sensibilisation et de prévention des cancers. Tout au long de la journée, plusieurs associations et organisations ont échangé avec les passants venus s’informer sur la façon dont on peut prévenir et guérir les différents types de cancers. Après avoir entendu le discours de Marc Tenenbaum, Adjoint délégué à la santé et Sarah Videcoq-Aubert, Directrice de la CPAM de Meurthe-et-Moselle, nous sommes allés à la rencontre des partenaires présents.
Aurélie Broussois est infirmière en pratique avancée en pneumologie au CHRU de Nancy. Spécialisée dans le suivi du cancer bronchique, elle alerte sur une réalité préoccupante : cette maladie touche de plus en plus de personnes. Les principaux facteurs de risque sont bien connus : le tabac, bien sûr, mais aussi la pollution, une faible consommation de fruits, ou encore l’exposition au radon, un gaz incolore et inodore émis notamment par le granite. Pour Aurélie Broussois, des gestes simples comme aérer son logement et manger sainement peuvent limiter la probabilité d'apparition de cancer. Elle insiste aussi sur un point crucial : même une vie "parfaite" n’annule pas le risque, estimé à environ 10 % pour le cancer du poumon. Le tabac n’est donc pas le seul coupable. Avec une approche pédagogique, bienveillante et déculpabilisante, elle accompagne les patients sans jamais les juger. Elle sait combien les addictions sont difficiles à surmonter, surtout sans soutien. À l’écoute, elle privilégie le dialogue, la confiance et même l’humour pour informer et conseiller ceux qui le souhaitent.
Manuella Sequeira est bénévole à la Ligue contre le cancer, au sein du comité 54 basé à Vandœuvre, près de l’hôpital des enfants. Elle participe activement aux nombreuses actions de soutien proposées aux personnes touchées par la maladie, que ce soit les patients, les anciens malades ou les aidants. Dans ce lieu chaleureux, les bénéficiaires peuvent accéder gratuitement pendant un an (avec une simple cotisation annuelle de 8 €) à des ateliers de sophrologie, socio-esthétique, gymnastique adaptée, ou encore un accompagnement psychologique. Des ateliers tutos, culinaires, ainsi que des cafés-débats permettent aussi d’échanger dans un cadre convivial, y compris avec des professionnels du soin. Le lieu est animé par des bénévoles engagés, parmi lesquels une ancienne infirmière de l’Institut de Cancérologie de Lorraine, mais aussi des anciens patients devenus à leur tour bénévoles, ou des proches de malades.
Sophie Renard est radiothérapeute à l’Institut de Cancérologie de Lorraine (ICL) et mène un important travail de sensibilisation autour du papillomavirus humain (HPV). Elle rappelle que ce virus est à l’origine de quasiment 100 % des cancers du col de l’utérus, du canal anal, de la verge, du vagin, de la vulve, ainsi que d’une part croissante des cancers ORL. Pour diminuer les chances de souffrir de ces cancers, il est possible de se faire vacciner dès 11 ans. Si le vaccin est réalisé avant 14 ans, deux injections suffisent ; au-delà, trois sont nécessaires. Toutefois, la vaccination ne remplace pas un dépistage gynécologique régulier, qui reste essentiel. Actuellement, la France fait preuve d’un retard important en matière de vaccination, contrairement à de nombreux pays de l’OCDE qui ont mieux protégé leur population. Sophie Renard a pris l’exemple de l’Australie, où le cancer du col de l’utérus est en voie de quasi-disparition grâce à une couverture vaccinale très élevée.
Camille Garland est responsable de la communication de l’association Espoir Pancréas, qui accompagne les patients atteints d’un cancer du pancréas depuis l’annonce du diagnostic jusqu’à la fin du parcours de soin. Face à un cancer en forte augmentation, l’association répond à une demande croissante de soutien moral et d’information. Parmi les dispositifs proposés : des groupes de parole en ligne, très sollicités, où les patients peuvent également échanger avec des professionnels de santé. L’objectif est de rompre l’isolement et de redonner de l’espoir à ceux qui font face à ce cancer particulièrement redouté. “Il y a quelques années, on disait la même chose du cancer du sein”, rappelle Camille Garland à ceux qui pensent que le cancer du pancréas est forcément une condamnation.
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