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Woolconcept : la laine de mouton au service d’une construction durable et locale

Woolconcept : la laine de mouton au service d’une construction durable et locale

Un article rédigé par Théo Leunens - le 5 juin 2025 - Modifié le 5 juin 2025

Deux jeunes entrepreneurs liégeois, Jérémy et William Zanzen, relancent une filière oubliée à travers Woolconcept, une entreprise innovante qui transforme la laine de mouton en matériaux de construction écologiques. Un retour aux sources qui redonne du sens à un savoir-faire ancestral.

©pexels©pexels

L’histoire de Woolconcept commence par un petit accident. Celui d’un des frères Zanzen, couvreur de métier, qui revient d’un chantier d’isolation la bouche en sang, les muqueuses irritées par les fibres de laine de roche. À l’époque, peu de protections étaient utilisées, et cet épisode provoque une prise de conscience familiale. Ensemble, les frères et leur père, de l’entreprise de toiture Zanzen & Fils, entament une quête d’alternatives plus saines et respectueuses de l’environnement. Rapidement, la laine de mouton s’impose comme une évidence : locale, naturelle, abondante… et pourtant largement sous-exploitée. 

En 2012, Woolconcept est lancé. Plus qu’une entreprise, c’est une vision : sortir des sentiers battus de l’isolation conventionnelle et proposer des matériaux performants, durables et filtrants, respectueux à la fois de l’homme et de la planète. Aujourd’hui, Jérémy et William Zanzen poursuivent cette mission en apportant chacun leurs compétences : le premier dans le développement digital et produit, le second dans la logistique terrain, le lien avec les éleveurs, et même l’apprentissage de la tonte.

Une fibre noble, un héritage à réinventer

La laine de mouton, bien que précieuse, est aujourd’hui encore majoritairement perçue comme un déchet. En Belgique, alors que la population ovine croît (+30% entre 2016 et 2021) la laine, elle, est souvent jetée ou brûlée. Pourtant, ses propriétés sont remarquables : naturellement isolante, respirante, résistante au feu, biodégradable… et polyvalente. Elle peut être transformée en isolant thermique, utilisée en filature, en tapisserie, voire dans l’aménagement intérieur.

Pour Jérémy Zanzen, il est urgent de redonner à cette fibre ses lettres de noblesse. 

C’est une fibre extraordinaire qui peut être déclinée en énormément de formes 

Mais la réalité est amère : 70 % de la laine collectée finit à la poubelle. Woolconcept veut changer la donne, en créant une filière écoresponsable, en circuit court, où éleveurs, artisans et constructeurs travaillent main dans la main.

Verviers, renaissance d’une capitale lainière

Ce projet s’inscrit dans une histoire plus large, presque symbolique : celle de Verviers, ancienne capitale mondiale de la laine. Dès le XVIIe siècle, la ville se forge une réputation internationale grâce à ses fouleries, filatures et draperies. Apogée après la Première Guerre mondiale, puis déclin progressif à partir des années 1930, jusqu’à l’effondrement de l’industrie textile dans les années 1950. Depuis, Verviers tente de se réinventer, valorisant son passé glorieux par le patrimoine et la mémoire.

C’est précisément dans cette histoire que s’ancre Woolconcept. « On s’est dit qu’il y avait une place à prendre », confie Jérémy. Une place pour une relocalisation intelligente, respectueuse des savoir-faire et de l’environnement. Une place pour une production qui fait sens, à tous les niveaux.

Avec Woolconcept, les frères Zanzen redonnent souffle et valeur à un matériau oublié. En tissant les liens entre passé industriel, enjeux climatiques et économies locales, ils prouvent que la laine a encore de beaux jours devant elle… et qu’elle pourrait bien devenir un pilier de la construction durable de demain ! 

 

Toutes les informations sont à retrouver sur le site de Woolconcept.

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Vert Demain
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