Une nouvelle usine pour la Sill, dans un contexte énergétique difficile

A Landivisiau, le groupe Sill a inauguré vendredi 16 septembre sa nouvelle usine de production de lait infantile. Un investissement de 95 millions d’euros et dont les travaux ont duré deux ans, après cinq ans de procédures administratives ! L’usine doit produire 18 000 tonnes de lait infantile par an, destinées principalement à l’exportation. « Le marché du lait infantile a ceci de particulier que c'est un un marché vraiment mondial, avec quelques zones où il est très dynamique », explique Gilles Falc’hun, le président du groupe. « La  principale zone était la Chine, jusqu'à il y a peu. Mais aujourd'hui le marché s'est complètement refermé alors que, quand nous avons lancé le projet, on avait des perspectives vraiment très intéressantes. » Le marché s'étant refermé, la Sill a donc ciblé le Moyen-Orient. « Nous avons aujourd'hui signé des accords avec une quinzaine de pays, avec des importateurs distributeurs. Nous avons ouvert un bureau à Dubaï qui nous permet d'avoir de la proximité avec ces marchés. Et nous avons ciblé également l'Afrique pour ce marché. »

La hausse du coût de l'énergie

Pour la Sill, l’autre gros dossier cette année concerne la hausse du coût de l’énergie. Entre 2021 et 2023, l'augmentation des charges énergétiques va être de 800% ! Le groupe s’est donc rapproché des coopératives Even et Sodiaal pour demander collectivement une aide exceptionnelle pour la filière lait. « Il faut qu'on soit capable de mettre en place des dispositifs adaptés, ponctuels bien évidemment, mais qui nous permettent de passer ces écueils avec un peu plus de sérénité », a précisé Sébastien Floc’h, directeur général du groupe Sill Entreprises, en marge de l’inauguration. « Pour nous, l'exercice 2023 est un exercice de grand stress, parce qu’au moment où l’on se parle, ce plan énergétique représente une telle hausse de prix que nous avons peur tout simplement de ne pas pouvoir le supporter ! » Aujourd'hui, le mix énergétique de la Sill repose à la fois sur du gaz, de l'électricité et de l’énergie bois sur le site de Plouvien, près de Brest... « Nous avons déjà un mix relativement satisfaisant, mais une tour de séchage de lait comme celle de Landivisiau est une usine 100% gaz, avec une exposition totale à cette évolution du marché ! Il est temps que l'on trouve des solutions collectivement. » La Sill emploie un peu plus de 1 500 personnes pour une chiffre d’affaires de 600 millions d’euros.