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Un synode qui a déjà changé l'Église

RCF,  - Modifié le 3 octobre 2018
Chaque mercredi François Mandil propose son regard sur l'actualité, et c’est aujourd’hui que s’ouvre le synode des jeunes.
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Ce n’est pas aux auditeurs de RCF que je vais l’apprendre mais, voilà, ça y est. A vrai dire, à proprement parler, il s’ouvre aujourd’hui mais il a commencé le jour où le Pape l’a annoncé, il y a 2 ans déjà, en octobre 2016. Il y a eu des rencontres, des journées de travail, des assemblées diocésaines, des questionnaires, mais aussi un étonnant et riche pré-synode …

Son intitulé exact est le « synode sur les jeunes, la foi et le discernement vocationnel » et je voudrais rapidement souligner trois points.

Tout d’abord, quand on parle de discernement vocationnel, on parle bien, je cite, « d’accueillir l’appel à l’amour et à la vie en plénitude ». Souvent, on ne s’intéressait aux jeunes que sous l’angle des vocations sacerdotales. Là, c’est beaucoup plus large et c’est une bonne nouvelle

Ensuite, le Pape a voulu s’intéresser à tous les jeunes, pas seulement aux jeunes baptisés, parce qu’on considère que chaque jeune sur cette planète, quelles que soient ses convictions, a quelque chose à nous apprendre. Forcément, chez les Scouts et Guides de France, cette dimension d’ouverture à tous et toutes, ça nous parle.

Enfin, il ne s’agissait pas simplement d’étudier les jeunes, de lire des enquêtes à leur sujet. Il s’agissait de les écouter, de les inviter aux débats, de leur donner les moyens de s’emparer très concrètement de la démarche synodale. Alors peut-être que, par manque d’habitude ou d’anticipation, nous n’avons pas pu aller jusqu’au bout de cette ambition, mais déjà, c’était une bouffée d’air salutaire.
Ce synode a déjà changé l’Eglise. Décidément, le Pape François est une bénédiction.

Le synode comme sa lettre pastorale relèvent d’une même logique : faire de l’Eglise un espace collectif, un espace d’humilité et non plus une institution rigide, pyramidale et autoritaire. Le chemin est long mais cette démarche synodale ouvre des perspectives. 

Par exemple, cet été, à Moulins, loin des caméras, les pères synodaux français, c’est-à-dire les évêques qui sont à Rome pour le synode, ont travaillé pendant un week-end avec une trentaine de jeunes – dont trois Scouts et Guides de France. Ce sont les jeunes qui ont parlé, qui ont donné leur avis, leurs conseils aux évêques, et ce que les participants nous ont dit, c’est qu’ils constataient que les évêques n’étaient pas encore habitués à se retrouver dans cette position. Je ne veux surtout pas dire que, désormais, seuls les jeunes pourraient prendre la parole et que les évêques devraient se taire, mais simplement qu’il faut reconnaître et développer la légitimité de tous et – particulièrement- de toutes.
 
Certes, ce n’est qu’un petit exemple mais il est significatif et porteur d’espoir. Ces jeunes ne sont pas seulement le futur de l’Eglise, ils sont déjà son présent. Et comme c’est la Saint François demain, que cela soit l’occasion de le remercier encore une fois et de souhaiter à tous les participants et participantes, un synode sous le signe de l’humilité et de la confiance.

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