Un lieu unique au monde, à La Seyne-sur-Mer l'Ifremer inaugure sa halle numérique et immersive
Cette salle de 200 mètres carrés permet à l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer de faire travailler en un même lieu des scientifiques ou des ingénieurs, concepteurs et opérateurs d’engins sous-marins.
Vincent Rigaud, directeur du Centre Méditerranée de l’Ifremer. Photo TSCe qu'il faut retenir :
- Cette infrastructure s’inscrit dans une logique de mutualisation et de développement partagé des capacités d’exploration et d’innovation
- Elle a été développée par l’Ifremer dans le cadre du projet « Innov Bio Med Change » du contrat de plan État-Région 2021-2027
C'est un lieu unique au monde pour la recherche marine. L'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer de La Seyne-sur-Mer, dans le Var, a inauguré lundi 19 mai sa halle numérique et immersive. Un centre d’opération et de visualisation immersive de 200 mètres carrés équipé d’un grand mur d'images LED de 6 mètres par 4 directement connecté à des postes de travail modulables, qui peuvent accueillir jusqu’à une dizaine de participants, couplés à des estrades escamotables pour une trentaine d’observateurs.
Véritable plateforme de coopération
"Le premier objectif est de pouvoir nous connecter à nos bateaux en mer quand ils réalisent des campagnes de manière à pouvoir les suivre depuis la terre et éventuellement piloter nos drones depuis la terre", explique Vincent Rigaud, directeur du Centre Méditerranée de l’Ifremer. "Quand on a 20 scientifiques à bord d'un bateau, on n'en a pas 50 ou 60. L'idée est de proposer un amphi de scientifiques qui collaborent avec ceux qui sont embarqués pour optimiser les campagnes ou traiter plus rapidement les données".
Mais aussi répondre aux nouvelles questions qui apparaîtraient ou prendre des décisions poursuit Jan Opderbecke, responsable de l'unité des systèmes sous-marins : "Par exemple, lors d'une campagne sur une épave il peut être très important de se concerter avec la terre pour prendre une décision sur la récupération ou non d'un objet ou sur la façon de l'appréhender. C'est aussi le cas pour des missions liées à l'industrie ou la défense".
Au-delà des scientifiques, cet outil s'adresse aux ingénieurs, concepteurs et opérateurs d’engins sous-marins. "C'est un moyen de garder à terre l’électronicien spécialiste d'un système qui va le télé-maintenir à distance s'il tombe en panne", illustre Vincent Rigaud.
"Ouvrir la science"
Cette halle permet en outre de rejouer des plongées, une fois une expédition terminée, sur des représentations 3D ou de travailler sur des jumeaux numériques, utilisés notamment pour simuler des scénarios d’adaptation au réchauffement climatique. "Nous disposions déjà de ces technologies mais chacun derrière notre écran. Désormais les personnes présentes dans la salle peuvent prendre un café pendant que ça tourne, ouvrir d'autres ressources informatiques, avoir accès à d'autres données comme la température, la salinité, des paramètres techniques et surtout travailler en équipage", insiste le directeur du Centre Méditerranée de l’Ifremer. "Cette salle illustre notre volonté d’ouvrir la science, de partager les données et d’imaginer de nouveaux modes de travail", résume de son côté François Houllier, son président-directeur général.
Plan État-Région 2021-2027
Cette halle numérique et immersive a été développée dans le cadre du projet « Innov Bio Med Change » du contrat de plan État-Région 2021-2027. Ce dernier vise à acquérir, développer et intégrer des outils numériques innovants, mutualisés et ouverts pour l’observation, le suivi, la protection et la restauration de la biodiversité marine en Méditerranée nord-occidentale. Son coût : 1, 2 millions d'euros.
