"Les journées mondiales sont devenues tellement ordinaires qu'il faut prendre de la distance, marquer un coup d'arrêt, donc pour moi cette idée de jeûne pour la biodiversité c'est prendre du recul par rapport à mes habitudes de vie, par rapport à mes besoins de consommation, par rapport à l'utilisation de tel ou tel outil, voilà. Prendre du recul de manière à rencontrer un peu la réalité de cette biodiversité."
"On ne s'en rend pas compte que ce sont des milliers d'espèces, je pense aux espèces animales, mais il y a d'autres espèces vivantes qui disparaissent chaque jour régulièrement, sous l'effet de nos actions, de notre développement industriel, de l'utilisation de certains produits, de nos types de consommation, ces petites bêtes, ces "bestioles" dont parle le texte de la création dans la Bible, elles font partie de l'équilibre de la vie. Elles font partie de nos équilibres à nous, et en particulier des équilibres de nos enfants et petits enfants. Donc voilà, s'arrêter parce que cette biodiversité est menacée, donc non pas pour pleurer sur son sort, mais pour s'interroger : qu'est ce que je vais faire, comment je peux réagir ?"
"Une première piste c'est le changement de nos habitudes de consommation, c'est deuxièmement la manière dont je traite ma relation à la nature, comment je m'occupe de mon jardin, quels types de produits je mets, comment je traite mes déchets... Donc ça c'est peu de choses. Et puis il y a d'autres attitudes, c'est mon bulletin de vote, quels sont ceux qui parmi les candidats s'intéressent à mettre en priorité cette défense de la biodiversité. Et puis moi je crois parce que c'est aussi dans quelques jours l'anniversaire de la lettre encyclique "Loué sois-Tu" du pape François, c'est prendre une autre attitude. Le récit de la création ne nous demande pas d'être des maîtres omnipotents qui peuvent tout faire sur leur création et sur ces petites créatures entre guillemets. Mais d'être véritablement de ces jardiniers bienveillants. Et ça commence dans notre quotidien, ça peut se poursuivre dans notre bulletin de vote, et puis ça se termine pour moi, en tout cas sûrement, dans la louange. Louer Dieu, remercier Dieu, avoir de la reconnaissance pour cette beauté de la création. Et dès que je commence à remercier, ah tiens, je m'intéresse ! Puis que je dis "merci pour". Alors peut être que je changerai mon comportement un peu négatif de ma connaissance de ce jeûne, de ce temps d'arrêt. Non pas de privations, il y a trop d'hommes et de femmes qui sont privés de nourriture, aujourd'hui, c'est pas ça le problème, mais de ce temps d'arrêt, de ce temps de recul. La difficulté c'est notre scepticisme : nous ne sommes pas encore convaincus que se joue aujourd'hui l'avenir de ces équilibres fondamentaux, pour moi, pour les quelques années qui restent, mais surtout pour les petits et petites qui viennent."
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