Un cours d’eau de Mandelieu, dans les Alpes-Maritimes, élargi pour faire face aux inondations
Sous le pont de l’autoroute A8, le chantier pour recalibrer le vallon de la Théoulière touche à sa fin. Cet élargissement a pour but de réduire le risque d’inondation en amont du cours d’eau de Mandelieu-la-Napoule, commune particulièrement exposée. La circulation, coupée le temps des travaux, sera rétablie le 12 juillet 2025.
Le vallon de la Théoulière, à Mandelieu-la-Napoule, s’inscrit dans un projet de réaménagement hydraulique de l’agglomération Cannes Lérins afin de limiter l’intensité des inondations. Maëwenn Le Coroller-Richard pour RCF“Nos villes ont été urbanisées sans considération des risques d’inondations encourus”, rapporte David Lisnard, le président de l'agglomération Cannes Lérins. C’est pourquoi la ville de Mandelieu-la-Napoule, grâce au financement de 1,5 million d’euros de l’agglomération, a décidé d’élargir le cours d’eau de la Théoulière, sous le pont de l’autoroute A8. Un élargissement de 7 à 9,50m de large sur 200 mètres de long, qui permet de contenir davantage d'eau. Ainsi, lors de fortes pluies et d’orages, “98 à 99 % sera stocké”, indique le directeur des services techniques de l’agglomération, Marc Maisonnave. Plus de débit passera dans le vallon pour limiter les crues.
Protéger les riverains
“Il s’agit, non pas de supprimer les inondations, mais d’en limiter les conséquences humaines et matérielles”, affirme David Lisnard. Avec un tel dispositif, “l’inondation arrive plus tard et dans une quantité moindre, ce qui laisse le temps de s’y préparer, de se protéger et de monter dans les étages”, déclare-t-il. Concrètement, pour les commerçants du centre-ville, “c'est quelques centimètres en moins en ville. Quand on passe la serpillère, il vaut mieux que l’eau soit en-dessous que dans le magasin”, illustre le directeur des services techniques. Une fois le chantier terminé, l’enrobé recouvrira tout l’ouvrage. Les administrés ne verront ainsi pas la différence, excepté en cas d’intempéries où les crues seront limitées grâce à l’absorption souterraine.
Rectifier l’aménagement urbain
“Quand l’autoroute a été créée dans les années 60, elle a été pensée comme un barrage pour retenir l’eau du littoral”, exprime Sébastien Leroy, le maire de Mandelieu-la-Napoule. Une protection des inondations en aval, côté mer, laissant alors de côté l’amont où l’eau se rendait jusqu’au centre-ville : “c’est arrivé deux fois en 2019 et en 2015, avec de gros dégâts et même des décès”, poursuit le maire.
Le chantier de l’élargissement du cours d’eau touche à sa fin : il sera livré pour le 12 juillet. A cette date, la circulation qui était coupée sera rétablie. Ces travaux s’inscrivent dans un plan global de réaménagement hydraulique porté par l’agglomération. La phase une, ce fût la construction il y a deux ans d’un premier bassin de rétention d’eau de 15 000 m3, soit l’équivalent de sept piscines olympiques. La deuxième étape est cet élargissement qui sera relié au bassin d’ici septembre 2025. Enfin, pour la phase trois, il est envisagé de faire un second bassin de rétention, au Riou de l’Argentière, 20 fois plus important que le premier. Le dossier, sur la table depuis 15 ans, est actuellement au stade de l'enquête publique.
