Un collectif de migrants a lancé son activité de maraîchage près de Rennes
Loin de leur campement à Rennes, et pour se sentir utile, un groupe de demandeurs d'asile a lancé une activité bénévole de maraîchage sur une parcelle prêtée par un agriculteur près de Melesse. La production est en partie donnée à la Banque Alimentaire et aux Restos du cœur.
© RCF Alpha - Alice Létondot L’envie de se sentir utile
17 personnes migrantes ont trouvé via l’agriculture une manière de se rendre utile à la société. Sur un demi hectare, au milieu des champs, proche d’une ferme près de Melesse 17 exilés sans papier se relaient pour travailler la terre bénévolement. En quelques mois de travail, ils ont fait sortir de terre une variété de légumes. Aubergines, courgettes, salades, pommes de terre, poireaux, piments ou encore poivrons seront ensuite redistribués à la Banque Alimentaire ou aux Restos du Cœur. Et eux-même en bénéficieront. « On va au secours des personnes vulnérables comme nous autres aussi » note Kassiri un des bénévoles.
A 25 minutes de bus de Rennes et après 45 minutes de marche, au-dessus du sol, les maraîchers binent, plantent et désherbent la parcelle. Un métier qu’ils connaissent (pour certains) pour être né dedans, les mains dans la terre. Kassiri vient de Côte d'Ivoire, il sait cultiver : « Au pays on cultive à peu près tout, la plupart des choses (...) nous aussi on a une expérience. J’ai mon champ de cacao au pays ».
S’intégrer via l’agriculture
Logées sous tente à Rennes dans la promiscuité depuis des mois en attente de régularisation et loin de l’agitation de la ville, ces personnes ne souhaitent pas rester sans rien faire et veulent mettre en pratique leurs compétences agricoles sur le long terme. Leur objectif : se faire une place dans une société qui leur interdit de travailler et sortir des problèmes du quotidien. « Devant notre situation très instable, on veut se libérer du stress que nous vivons et qui nous encombre au quotidien - nous voulons aussi mettre en place une méthode pour pouvoir travailler sans papier » explique Eddy Valère, technicien agricole de formation et fondateur et gestionnaire des affaires administratives du groupe.
Le collectif est né en février 2025 à Rennes. Le collectif veut se faire entendre et demande un soutien de l’Etat dans leur démarche pour se sentir intégré à la société. « Tout cela va passer par notre régularisation et une protection juridique » ajoute Eddy Valère.
Il faut savoir que selon une enquête “Besoins en Main-d'Œuvre 2025” de France travail, il existe près de 9000 projets de recrutements en agriculture dans la région Bretagne, soit au moins autant de postes à pourvoir.
Le jardin familial de Rennes à Cleunay est aussi un autre endroit où ces personnes migrantes trouvent une activité concrète au quotidien, une dignité et un peu d'autonomie.


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