Très honnêtement, c’est un peu gros pour que ce soit sincère. Je veux dire par là que l’ampleur et le coût de l’opération me semblent démesurés par rapport au gain et que ça ressemble plus à un vulgaire effet d’annonce de campagne.
Déjà cela nécessiterait d’imaginer une alternative vivable à tout le trafic de transports en commun qui arrive et part de la gare de l’Est, qui se trouverait expédiée hors les murs. Les transports en commun seraient en chaos pendant des années. Ecologiquement ça commence mal.
Mais à terme on aurait un gigantesque espace vert au cœur de la ville super-dense.
Oui, dans l’hypothèse où on verrait vraiment un parc créé sur ces terrains qui vaudraient une fortune. Probablement ce ne serait vrai qu’en partie. Ensuite, du point de vue trame verte et biodiversité, lutte contre les îlots de chaleur, et même qualité de vie, l’espace vert très grand mais unique n’est pas la meilleure solution. C’est ce qu’on a à Lyon où en rive gauche on a deux ou trois grands parcs isolés par la ville très dense, étouffante, sans aucune nature, sans connexions écologiques.
On est encore dans notre bonne vieille logique aménagiste façon jeu vidéo. On dessine un gros bloc à vocation espace vert, un gros bloc à vocation résidentielle, un autre à vocation commerciale… Politiquement, c’est plus facile à valoriser qu’une véritable trame verte moins spectaculaire mais bien répartie. En plus on peut appeler ça « Central Park à la française », ça se vend bien !
Par contre, les services écologiques, dès qu’on est hors du parc, on n’en bénéficie plus.
Paris n’est pas si mal pourvue en petits espaces verts de proximité par rapport aux villes qui ont tout misé sur le grand parc unique. Il vaudrait mieux renforcer cette trame en créant encore de tels petits espaces, en végétalisant les rues elles-mêmes en jouant sur les pieds d’arbre, les micro-implantations végétales dans le trottoir etc, pour les relier entre eux et aux « moyens parcs » comme les Buttes Chaumont, le Luxembourg ou Montsouris.
Paris est trop grande et trop dense, on ne reviendra pas en arrière facilement. Mais je crois plus à la restauration de la perméabilité globale du tissu urbain qu’au super-parc isolé dans un océan de béton surchauffé et surpollué.
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