Un boulet était logé depuis 457 ans dans un clocher liégeois
À Liège, les travaux de restauration de l’église Saint-Christophe ont révélé une étonnante relique du XVIe siècle. Un boulet de canon, figé depuis 1568 dans la charpente du clocher, raconte aujourd’hui un épisode oublié des guerres de religion.
Le boulet retrouvé dans les charpentes de l'église St Christophe - © La Croisée ArchitectureOn dit parfois que les pierres ont une mémoire. Celles de l’église Saint-Christophe, dans le quartier Saint-Gilles à Liège, viennent d’en faire une éclatante démonstration. Alors que des artisans et architectes s’affairaient à restaurer le clocher âgé de près de 600 ans, ils ont mis au jour un vestige silencieux, tapi dans le bois depuis près de cinq siècles : un boulet de canon, de fonte, intact, coincé à une trentaine de mètres du sol.
Un vestige des guerres de religions
L’objet, d’un diamètre de 5,2 centimètres, aurait été tiré durant l'automne 1568. À cette époque, les Pays-Bas espagnols sont le théâtre de violents affrontements religieux. Guillaume d’Orange tente de soulever les provinces contre le pouvoir catholique espagnol. Recalé à l’entrée de Liège par ses habitants, le prince d’Orange laisse ses mercenaires se déchaîner sur les faubourgs. Le quartier Saint-Gilles en y fit aussi les frais. Les historiens pensent que le projectile a été lancé depuis le Mont Saint-Martin, tout proche, par un fauconneau – une pièce d’artillerie légère prisée des armées françaises, qui visant les édifices religieux plus au Sud.


Cette trouvaille singulière, analysée par le Grand Curtius et le Musée royal de l’Armée, offre un précieux témoignage de la violence passée.

Avant d'entamer le démontage de l'échafaudage, la restauration du clocher se terminant, les historiens se rendront compte de la localisation de l'impact du boulet situé à une trentaine de mètres du sol le jeudi 26 juin prochain.

