Trouver un juste équilibre entre pastoralisme et présence du loup
La sénatrice Dominique Estrosi-Sassone, membre du groupe national loup donne sa position sur la facilitée prévue en 2026: chaque éleveur ayant le permis de chasse pourra tirer sur un loup en cas d'attaque du troupeau.
Un loup - Photo de M. Zonderling sur Unsplash"Cet été j'ai vu des éleveurs dans notre département, découragés, démotivés, ne trouvant plus de sens à leur métier, qui ont souhaité arrêter l'élevage et qui ne trouvent plus de repreneurs: c'est une réalité". Par cet exemple, la sénatrice Dominique Estrosi-Sassone, membre du Groupe National Loup donne la couleur. Les éleveurs sont démoralisés par les loups. "Aujourd'hui, la convention de Berne a accepté le déclassement du loup de strictement protégé à protégé mais cela veut dire que la mesure doit être transposée dans le droit français en 2026".
Se défendre rapidement en cas d'attaque
Pour Dominique Estrosi-Sassone, "c'est un signal important donné aux éleveurs" qui permet "de passer d'un régime d'autorisation à un régime de déclaration, sans qu'il y ait une obligation de mise en œuvre préalable des mesures de protection". Traduction: un éleveur d'ovins, de caprins, de bovins ou d'équins qui a un permis de chasse peut désormais effectuer un tir mortel sur un loup qui attaque son troupeau sans l'autorisation préalable. Il devra ensuite déclarer ce tir à la préfecture.
Protéger le pastoralisme
1013 loups ont été recensés en 2024 par l'Office français de biodiversité. 4176 attaques (constats indemnisables et en cours d'instruction) ont été constatées, dont 2077 en Provence-Alpes-Côte d'Azur, 1156 en Auvergne-Rhône-Alpes et 348 en Bourgogne Franche-Comté. Comment vivre ensemble ? Pour Dominique Estrosi-Sassone, "il faut qu'on arrive à une coexistence entre d'un côté une espèce animale qui est présente sur notre territoire, dont personne aujourd'hui ne dit qu'elle doit complètement disparaître parce que c'est impossible, mais qui ne doit pas pouvoir être un obstacle, ou en tout cas la cause d'un pastoralisme qui serait amené à disparaître dans les années à venir".
Un déclin de l'espèce ?
Un collectif d'associations comme France Nature Environnement et le WWF protestent contre cette mesure, dénonçant "l'ouverture d'une chasse aux loups" sur notre territoire. Les associations s'appuient sur une étude récente réalisée par le CNRS et l'Office Français de la Biodiversité qui conclut, dans un des scénarios à un risque important de baisse de la population si le niveau d'autorisation de destruction de loups actuel est maintenu. La sénatrice membre du Groupe National Loup a une toute autre opinion et estime "que l'espèce n'est pas menacée, et c'est indéniable. Pendant des années, on a dit que quand le seuil de 500 loups sera atteint, cela témoignera que l'état de conservation de l'espèce est assuré". Et concernant la pérennité de la mesure.


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