Le rapport s’intitule "Si les morts pouvaient parler…". Dans ses pages, 28 707 photos de victimes de la guerre qui sévit en Syrie depuis plus de trois ans. Ces photos ont été collectées et exfiltrées du pays par "César". Un pseudonyme derrière lequel se cache un ancien soldat de l’armée du régime syrien.
Les clichés auraient été pris dans des centres de détention du gouvernement de Bachar al-Assad, comme l’explique le rapport de l’ONG Human Right Watch. Une preuve "authentique et accablante" selon elle, de "crimes contre l’humanité commis" sur le sol syrien par les forces militaires et policières du président al-Assad.
On y voit des personnes, avant et après leur mort, témoignant du travail de vérification effectué par Human Right Watch. Les corps, floutés sur certaines parties, sont décharnés, les yeux parfois arrachés, par centaines. L’origine de ces clichés est connue. C’est le Mouvement National Syrien, un parti de l’opposition à Bachar al-Assad, qui les aurait transmises, depuis César, à l’ONG.
Outre leur caractère horrible, ces photos remettent en cause, d’après HRW, la politique à mener vis-à-vis d’une coalition internationale en Syrie ainsi que les négociations sur un éventuel accord de paix. L’ONG précise à ce sujet que les pays engagés dans la question syrienne devraient "faire de la question du sort des milliers de personnes toujours détenues en Syrie l’une de leurs priorités". Et Human Right Watch de rappeler l’extrême prudence en ce qui concerne une alliance avec le régime de Damas.
Bénédicte Jeannerod, directrice France de Human Right Watch:
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