Special Olympics: des jeux pour personnes handicapées mentales
Cette semaine, à Abu Dhabi, commencent les jeux mondiaux Special Olympics. Et c’est très différent des jeux paralympiques que l’on connait mieux, pour personnes handicapées physique.
Ils étaient huit sur la ligne de départ, prêts à s’élancer pour un 100 mètres de légende. Il leur a fallu beaucoup de temps pour trouver les couloirs respectifs : chacun voulait d’abord repérer dans les gradins les familles ou amis venus les soutenir. Leur méthode d’échauffement, elle aussi, était singulière : plutôt que de secouer bras et mollets, et dodeliner la tête, ils agitaient les bras et les mains en direction de leurs proches, qui leur répondaient par des cris d’encouragement. Ces huit sportifs participaient à une réunion régionale Special Olympics réservés à des personnes handicapées mentales. C’était il y a quelques années, à Versailles.
Le départ est donné. Deux hommes trisomiques se détachent, qui s’apprêtent à remporter facilement la course. Mais voilà qu’à quelques mètres de l’arrivée, l’homme de tête chute. Le second s’arrête alors, l’aide à se relever, et les voilà tous deux qui franchissent en claudiquant la ligne d’arrivée, en bons derniers, mais tout sourire, les bras en l’air, comme s’ils avaient gagné. Le public ne s’y est pas trompé qui les a ovationnés. Cette image résume parfaitement l’esprit du mouvement Special Olympics.
Pourquoi ? Qu’est-ce qui caractérise ces jeux ?
Ces jeux sont les seuls où il n’y a pas de sélection en amont, et pas de vainqueur déclaré au final, Stéphanie. Une médaille est donnée à tout participant. "L’important chez nous n’est pas de gagner, mais d’avoir donné le meilleur de soi-même" explique la directrice générale de Spécial Olympics France. On peut dire que ce jour-là, à Versailles, ces deux hommes trisomiques ont bien donné le meilleur d’eux-mêmes en sacrifiant spontanément la victoire à la fraternité. Ils ont bien mérité leur médaille et les applaudissements !
Et pour vous, Philippe, cette belle histoire est très signifiante.
Oui, Stéphanie. On pourrait se contenter de sourire tendrement de cette jolie histoire. Mais elle dit en réalité quelque chose de très profond sur le talent des personnes handicapées mentales : dans notre monde si compétitif, et parfois si violent, elles invitent à cet esprit de fraternité dont nous avons tellement besoin.
Vous l’avez dit, les jeux mondiaux Special Olympics ont lieu cette semaine, à Abu Dhabi. Ils sont plus de 7000 sportifs de 176 pays à participer. Parmi eux quelques 120 français, qui seront emmenés par le champion olympique Alain Bernard. Il se déclare « fier de contribuer à mettre dans la lumière ceux que la société laisse trop souvent dans l’ombre ». Il a raison ! Je crois que c’est une belle occasion de rendre hommage à ces champions de la fraternité et de la paix que sont les personnes handicapées mentales !
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