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​S’inquiéter de l’autre

RCF,  - Modifié le 4 décembre 2018
Chaque mardi Véronique Margron vous propose son éditorial.
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Devant ce qui s’est passé samedi dernier en France à Paris surtout, mais ailleurs aussi, comme déchaînement d’une violence sans limite, nous sommes désemparés, au-delà de toute compréhension des requêtes de justice sociale des gilets jaunes.

Me revient le titre d’une livre d’Emmanuel Hirsch, philosophe et éthicien, Le soin, une valeur de la République. Un livre parut en 2016 et écrit dans le questionnement abyssal provoqué par les attentats de 2015.
Ce dont il parle c’est l’engagement souvent à mains nues, de toutes ces vigies de notre démocratie qui préservent ce lien à la vie, quand il est par ailleurs menacé de rompre quand une barbarie, sous quelque forme qu’elle se manifeste, risque d’anéantir notre exigence de dignité. Ces soignants de toutes natures, professionnels, bénévoles, aidants, proches, ne peuvent déserter, alors que tant d’autres ont abdiqué.
 
S’inquiéter de l’autre est alors au cœur du pacte républicain. Il y a quelques jours, le quotidien Libération organisait à Paris un forum "la santé à cœur ouvert", autour d’une table ronde de philosophes, anthropologues, écrivains et médecins. La santé, non au sens technoscientifique, mais en sa dimension la plus humaine, la plus essentielle et primordiale, cette relation discrète et fondamentale qui unit le personnel soignant au malade. Une relation qui en dit long, disaient les intervenants, sur les valeurs que porte une société, car finalement "le soin c’est une manière d’habiter le monde", selon la philosophe Cynthia Fleury.

Le soin, c’est ce qui fait que chacun de nous se sent encore unifié malgré la maladie et la souffrance. C’est ce qui fait que notre corps social ne se fragmente pas, malgré les profondes détresses des uns. Le soin, c’est refuser de séparer les vulnérables -par la maladie, la vieillesse ou par l’appauvrissement - des autres. Le soin, c’est refuser de renoncer. C’est rendre à chacun son histoire, et rendre possible une histoire. Alors en ces heures sombres, supplions que tous, politiques, gilets jaunes, citoyens de tous milieux et de toutes sensibilités, croyants ou non, aient au cœur cettenécessaire inquiétude active de l’autre. Et prenons notre part.
 

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