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Il était une soie : à la tête de la Maison Sams, la Lyonnaise Sarah Amsellem veut « favoriser la survie d'un patrimoine »

Il était une soie : à la tête de la Maison Sams, la Lyonnaise Sarah Amsellem veut « favoriser la survie d'un patrimoine »

Un article rédigé par Thierry Weber - RCF Lyon, le 28 octobre 2025 - Modifié le 29 octobre 2025
Quel talent ! · RCF LyonSarah Amsellem (Maison SAMS) : il était une soie

Dans le Vieux-Lyon, une créatrice lyonnaise a pris ses quartiers depuis un peu plus d’un an dans un atelier-boutique, où elle crée, imagine, dessine et remet sur l'ouvrage la soie, emblème lyonnais. Comment préserver une tradition, un savoir-faire artisanal, tout en apportant sa touche de créativité ? Sarah Amsellem, créatrice de la Maison SAMS, nous accueille dans son univers.

Sarah Amsellem - © RCF LyonSarah Amsellem - © RCF Lyon

Après plus de 10 ans à sillonner la France et le monde, Sarah Amsellem savoure. Depuis quelques mois, elle profite de sa boutique, au cœur du Vieux-Lyon. Un lieu qui lui ressemble, et où elle peut proposer ses créations aux locaux et aux touristes. 

Allier la tradition et la modernité 

À sa sortie des Beaux-Arts en 2012, un diplôme de design textile en poche, la jeune femme originaire de Bron se lance : « En fait, je ne suis pas venue vers la soie, c'est la soie qui est venue à moi de manière vraiment naturelle ».

Mais pas question pour elle de travailler ce patrimoine lyonnais comme ces ancêtres : « Qu'est-ce que je peux faire pour favoriser sa survie ? C'était vraiment la première question qui m'est venue en tête et en fait la réponse, elle était simple. La moderniser. Dépoussiérer justement ce savoir-faire traditionnel et de quelle manière ? En créant des accessoires un peu ludiques, modernes, des bracelets qui se clipsent autour du poignet sans attache, des tours de cou qui se portent de manière très décontractée, qui sortent un peu du carcan, du carré classique conformiste et conventionnel. On est vraiment sur un format très décontracté qu'on peut porter avec un sweat et des baskets ».

Cette petite-fille d'un grand-père tailleur chez Pierre Cardin, d'un père qui travaille dans le vêtement, s'était pourtant jurée de ne pas travailler dans le domaine du textile : « Mais la vie m'a rattrapée différemment quand j'ai commencé mes études d'art et de mode. C'était la matière où j'excellais. Donc forcément, à un moment donné, on se dit "Ok, il faut se diriger dans ce domaine-là" ».

J'imagine toujours l'imprimé sur un format en volume, puisqu'en fait, l'imprimé, il vit à travers le mouvement de la soie

 

Une matière et une carrière en mouvement

C'est par le dessin que Sarah Amsellem s'exprime, avant de collaborer avec des entreprises locales pour confectionner les pièces : « La création textile, à ma façon, c'est déjà, je crée une base de données. Donc, ce sont des dessins qui sont réalisés séparément, que je classe sur des feuilles de papier ou sur un ordinateur. Et ensuite, j'utilise ces petits éléments comme un puzzle, et je viens les rajouter, et je crée une composition colorée, je rajoute un fond. Enfin, voilà, l'idée, c'est vraiment de travailler un peu comme un puzzle, de récupérer chaque élément, et de composer une harmonie textile [...] J'imagine toujours l'imprimé sur un format en volume, puisqu'en fait, l'imprimé, il vit à travers le mouvement de la soie ».

Au départ je suis partie avec une valise, avec tous mes produits

Ses références se trouvent dans les peintres naturalistes et leurs planches botanistes du XVIe siècle. Un subtil mélange de formes couleurs, qui frappe dès l'instant où l'on franchit la porte de son atelier boutique, et qui séduit à travers le monde : « Au départ je suis partie avec une valise, avec tous mes produits. J'avais fait un petit échantillonnage et j'ai parcouru la France  pour diffuser ce savoir-faire à travers des boutiques distributeurs en France et un petit peu à l'international. Et ça a tout de suite plu. Donc, j'ai continué dans cette voie et c'est ce qui m'a permis aujourd'hui d'avoir vraiment plus d'une centaine de points de vente partout en France, un peu à l'international ».

Avec 150 points de vente, Sarah Amsellem profite désormais de sa propre boutique à Lyon, là où tout a commencé : « Il faut rester vraiment humble et se dire que la vie déjà est un apprentissage et que travailler la soie, c'est un support qui ne fait que nous émerveiller au fil des années. Moi, je ne fais que redécouvrir la soie à chaque fois, à chaque collection, à chaque saison. La matière ne s'appréhende pas de la même manière d'une saison à une autre en fonction des apprêtages que vous allez utiliser, en fonction des coloris que vous allez imprimer. Vous n'aurez pas le même rendu. Et aujourd'hui, je pense qu'avant tout, forcément, quand on décide de se diriger dans la soie, on a ce désir de favoriser la survie d'un patrimoine qui a tendance à disparaître. Ça, c'est aussi des valeurs qui m'animent et que j'espère pouvoir continuer à transmettre ».

Un héritage à découvrir au festival de la soie Silk in Lyon du 20 au 23 novembre. 

Quel talent ! · RCF Lyon
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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