Richard Mehiwa ordonné diacre dimanche : "Un moment que j'attends depuis 12 ans"
Originaire du Togo, ce jeune séminariste sera ordonné diacre en vue du presbytérat, ce dimanche 14 décembre en l'église Sainte-Martine de Pont-du-Château. Entretien.
Richard Mehiwa devant la permanence d'accueil de la paroisse St-Pierre du Val d'Allier, à Pont-du-Château © RCFQuel est le contexte de cette ordination de dimanche ?
Je suis originaire du Togo, cela fait trois ans que je suis en France. J’ai eu un long parcours et je suis dans ma douzième année de formation. Vous allez me demander, comment se fait-il dans ce cas que je vais être ordonné diacre ? C'est parce que j'ai commencé ma formation de base au Togo, j'étais à la fin de mon parcours et, au Togo, il faut un minimum de neuf ans pour devenir prêtre. Ces 9 années, je les ai achevées. J’ai même fait un stage pré-diaconal, ce qui me faisait 10 ans de formation. Pour des raisons familiales, il a fallu que je vienne en France. Cela a été un moment un peu difficile où je devais choisir, soit ne pas venir en France et rester au Togo pour être ordonné, ou bien venir en France.
Je suis arrivé en France avec la volonté de poursuivre mes études, vu que j'avais déjà un parcours philosophique. Je me suis inscrit en master à la faculté de Clermont-Ferrand. Et, au cours de ma formation en master, j'ai fait connaissance de quelques prêtres du diocèse qui m'ont encouragé et accompagné. Dans la suite du discernement, j’ai décidé de poursuivre ma formation sur Clermont, en accord avec Mgr Kalist et mon évêque au Togo.
Quelles impressions depuis votre arrivée au sein de votre paroisse d’insertion, à Pont-du-Château ?
J’ai de la chance d'être sur cette paroisse. Elle a l'expérience d'accompagner les séminaristes dans leur parcours, surtout en fin de formation. Je me suis senti très à l’aise, et les fidèles sont vraiment très accueillants.
Vous avez beaucoup échangé avec Arsène Kagoné, ordonné diacre il y a deux ans, également dans la paroisse Saint-Pierre du Val d’Allier ?
Nous nous sommes connus bien avant son ordination, et je dirais même que c'est lui qui m'a laissé sa place parce qu'il était encore là quand je suis arrivé. Donc il a fallu qu'il déménage pour que je prenne sa chambre (rires) ! Aujourd’hui nous sommes toujours beaucoup en communication. Il m’aide car je marche un peu sur ses pas…a fait le séminaire d’Orléans, comme moi. C’est lui qui m’a donné les bases, ce qu’il faut faire. Et je tiens aussi à souligner le rôle et l’aide que m’apporte le père Pascal Girard, à Pont-du-Château. Un vrai formateur, un vrai curé qui est toujours à l'écoute de mes besoins et m'aide à comprendre le fonctionnement de l’administration, surtout que je viens d’une autre culture.
Une ordination diaconale, le temps de l'Avent, qu'est-ce que cela change pour vous ?
Alors c’est l’évêque qui a choisi la date… Pour moi, le fait que cela tombe sur le temps de l’Avent, c'est vraiment providentiel. Ce temps de l'Avent, c'est l'attente de notre Jésus Seigneur qui vient nous sauver et moi, être ordonné au temps de l'Avent, c'est comme me préparer à accueillir aussi ce Jésus-là qui vient et moi, je suis appelé à communiquer cet enfant Jésus qui vient aux autres. Donc ce temps de l'Avent, c'est comme un temps de préparation.
Dans quel état d'esprit êtes-vous avant dimanche ?
Je peux l'avouer, je suis un peu stressé, parce que cela fait 12 ans que j'attends quand même de sauter le pas. Et là, ça y est, ça arrive. Je suis dans un état de joie et en même temps de stress.
Des membres de votre famille seront là ?
Oui, j'aurai mes cousins et mes cousines. Ce sont les membres de ma famille les plus proches. En ce qui concerne mes parents, ma maman, parce que j'ai perdu mon papa, et mes deux soeurs, elles ne pourront pas venir à cause de la distance, des moyens, et puis du temps assez court que nous avons pour organiser leur arrivée. Mais j’espère bien les avoir pour l’ordination presbytérale !
Retrouvez Richard Mehiwa ce vendredi 12 décembre à 12h45 sur RCF dans le magazine Vitamine C, présenté par Jérémi Coulon.
