La première, c’est l’abandon du projet de centre commercial géant à Gonesse, le projet Europacity. C’est une bonne nouvelle en ce sens que c’était un projet typique du développement « à l’ancienne », avec artificialisation de milliers d’hectares, bretelles d’autoroute, jardins hyperaménagés, un projet sorti tout droit des années 70.
Un modèle à abandonner d’urgence vu son impact carbone et biodiversité, ce que les études mettaient largement en évidence, et là une forte mobilisation locale pour le maintien de l’agriculture a fini par payer.
La deuxième bonne nouvelle, cette fois on part sur un territoire à faible densité de population, à la limite Haute-Marne Côte-d’Or, entre Langres et Châtillon-sur-Seine. C’est un parc national qui voit le jour dans cette région très boisée avec de grandes forêts feuillues. Un ensemble de grands massifs boisés passe sous label parc national, y compris une zone dite cœur de quelques milliers d’hectares. Une protection assez forte va concerner un type de milieu un peu délaissé jusque-là. Ce sont ces grandes forêts de plaine avec des parties très âgées, qui accueillent une biodiversité menacée par l’exploitation forestière intensive et le changement climatique, comme la cigogne noire, le Pic cendré. Ces espèces ont besoin d’une forêt avec la plus grande naturalité possible souvent face à une bonne nouvelle les écologistes restent prudents.
Dans le cas d’Europa City, d’une part l’urbanisation n’a pas dit son dernier mot, d’autre part l’agriculture intensive n’est pas vraiment écologique non plus. Tout reste à faire ou presque. Pour ce qui est du parc national, en examinant la charte on découvre qu’on est loin du degré de protection des autres parcs nationaux. Même la zone de cœur censée être une réserve intégrale où la forêt vivrait sa vie de façon sauvage va être concernée par des actions de chasse ou par des coupes.
L’idée de rentabiliser et de tirer profit reste prépondérante. On labellise mais on reste dans le même paradigme de rentabilité à court terme. Il va falloir agir pour que ce soit une vraie protection. Il ne reste pratiquement plus en France d’espaces vraiment sauvages, non vouée au profit. Créer un tel espace devait être l’objectif de ce parc. On a besoin d’urgence de tels milieux soustraits à la pression productiviste. Il faut que ça devienne le cas ici.
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