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« Refuser l’armée, c’est refuser la guerre » : la parole de deux objecteurs israéliens

« Refuser l’armée, c’est refuser la guerre » : la parole de deux objecteurs israéliens

Un article rédigé par Grégoire Le Ray - RCF Lorraine Nancy, le 15 octobre 2025 - Modifié le 15 octobre 2025
Le grand témoin en Alsace LorraineDeux objecteurs de conscience israéliens en tournée en France

Itamar et Soul, deux objecteurs de conscience israéliens, ont refusé de servir dans l’armée. Un choix qui leur a valu la prison, l’incompréhension et parfois l’isolement. En tournée en France avec le Mouvement pour une Alternative Non-violente (MAN), ils témoignent de leur engagement non-violent face à la guerre et au poids social de l’enrôlement obligatoire.

Itamar et Soul, photo : Thomas DeraisItamar et Soul, photo : Thomas Derais

En Israël, le service militaire est un passage obligé. S’y soustraire expose à la prison, mais aussi au jugement de la société. Itamar, 20 ans, l’a vécu : « J’ai été incarcéré une vingtaine de jours. Au début, c’est très dur, parce qu’on te fait sentir que tu trahis la nation. » Pour lui, l’engagement commence par la lucidité : « Accepter de porter les armes, c’est accepter de participer à un système de violence. Je veux sortir de ce cercle. »

Soul, 19 ans, raconte un déclic plus progressif : « J’ai beaucoup discuté avec des amis palestiniens. J’ai compris que je ne pouvais pas en conscience rejoindre une armée qui les oppresse. » Condamné trois fois faute de reconnaissance du statut d’objecteur, il assume un acte éminemment politique : « On dit non pour nous, mais aussi pour montrer qu’une autre voie existe. »

Porter une voix minoritaire, coûte que coûte

Le refus militaire reste marginal en Israël, mais les deux jeunes témoignent d’un soutien croissant. « Beaucoup de gens nous disent en privé qu’ils comprennent, même s’ils n’osent pas le faire eux-mêmes », glisse Soul. À l’inverse, d’autres les accusent de trahison. « On sait que ça dérange, mais on ne changera rien sans bousculer un peu », confie Itamar.

En France, ils constatent un intérêt attentif pour leur démarche. « Les questions sont bienveillantes. Les gens veulent comprendre comment on peut résister sans violence », observe Soul. Pour eux, la solution ne pourra émerger que d’une dynamique collective : « Il faut construire des ponts, rappeler que les sociétés civiles ont le pouvoir d’infléchir les choix politiques. »

La non-violence comme horizon

Ce voyage européen est aussi l’occasion d’expliquer leur vision d’une résistance non violente, souvent méconnue. « La non-violence, ce n’est pas la passivité. C’est choisir de transformer le conflit plutôt que de le nourrir », insiste Itamar. Tous deux espèrent que leur témoignage encouragera d’autres jeunes à questionner l’évidence militaire : « On ne cherche pas des héros, juste des consciences éveillées. La paix n’arrivera pas par hasard. »

Le grand témoin en Alsace Lorraine
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Le grand témoin en Alsace Lorraine
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