Réemploi du verre : la consigne fait son retour en Bretagne
Depuis le 12 juin, la Bretagne participe à une expérimentation pour permettre le réemploi du verre. Les consommateurs peuvent désormais ramener les contenants consignés de certains produits.
© Image by Suzy from PixabayUne étiquette violette et jaune et un message "rapportez moi pour réemploi". Ce signe distinctif, vous l'avez peut-être déjà aperçu dans les rayons des magasins où vous faites vos achats.
C'est la partie visible d'une expérimentation lancée, en juin dernier, en Bretagne mais également dans trois autres régions françaises. L'ambition de ce test à grande échelle, piloté par l'éco-organisme Citeo, est d'offrir plusieurs vies à des contenants en verre.
Un site internet pour recenser les enseignes participantes
Distributeurs, industriels, les opérateurs du réemploi ont été mis autour de la table pour rendre possible l'opération. Huit enseignes et une cinquantaine de producteurs ont décidé d'adhérer à cette expérimentation. Un site internet, recensant les magasins qui proposent ces produits a été crée.
Des contenants standardisés (une bouteille d'un litre, goulot large) ont été conçus pour être ramenés dans toutes les enseignes participantes. Et cela dans le but que" le système du réemploi fonctionne à grande échelle", précise Frédéric Quintart, directeur de Citéo pour la région Grand Ouest.
Une consigne de 10 à 20 centimes
C'est là qu'intervient la consigne. Elle a été fixée à 10 centimes pour un petit contenant, à 20 centimes pour le grand : "en caisse, vous payez à la fois le prix du produit et la consigne. Et après, vous le ramenez chez un de nos partenaires pour le déposer dans la machine de déconsignation et elle va vous restituer sous forme de ticket ou sur votre carte bancaire, le montant de la consigne".
Ces contenants seront ensuite dirigés vers une station de lavage, puis renvoyer aux industriels pour pouvoir servir à nouveau. C'est pour cette raison que ces bouteilles en verre sont plus lourdes que les contenants traditionnels "parce que le réemploi veut dire qu'une bouteille peut aller au-delà de 20 cycles de lavages".
La Bretagne, région mature pour le réemploi
Si la Bretagne a été choisie pour expérimenter cette filière de réemploi de certains contenants en verre, ce n'est pas un hasard. Pour Frédéric Quintart, directeur de Citeo pour la région Grand Ouest, "il y a une maturité du réemploi dans la région. Il existe des infrastructures, des boucles de réemploi qui ont pu déjà être réalisées, testées et opérées par le passé et qui sont toujours fonctionnelles".
S'ajoute à cela un élément de taille : "la région est première en terme de recyclage et on voit donc qu'il y a une vrai dynamique des consommateurs bretons". Citéo espère donc que la Bretagne adhère tout autant au réemploi du verre qu'elle a pu le faire pour le tri des déchets.
Pour faire passer les consommateurs de l'usage unique au réemploi, l'expérimentation va monter en puissance avec de nouveaux contenants et de nouvelles enseignes où seront proposés les produits concernés.
Atteindre 90% de réemploi des emballages consignés
Pour que l'opération soit concluante, il faut au moins que ces bouteilles standardisées soient réutilisées quatre fois. 30 millions d'emballages ont été mis en circulation au lancement de l'expérimentation. Fin 2026, Citeo espère atteindre les 55 millions.
L'éco-organisme va bien sûr observer de près, le nombre de retours des emballages standardisés. "On imagine au démarrage un taux de retour des emballages de minimum 50 à 60%. L'objectif final, c'est d'arriver à des taux de réemploi comme en Allemagne, qui sont à plus de 90%", espère le directeur régional de Citeo.


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