Recruter en hôtellerie restauration
Après un restaurant éphémère l'an dernier, le syndicat de l'hôtellerie restauration (Umih01) vient d'organiser un hôtel éphémère. L'occasion d'aborder la situation du secteur.
Au cours d'un atelier de l'hôtel éphémère ©RCF Pays de l'AinIl y a un avant et un après Covid pour les restaurateurs et hôteliers, avec un changement dans les habitudes et une pénurie de main d’œuvre. On parle de plus ou moins 200 000 offres d’emploi à pourvoir en France. Le nombre dans l'Ain, comme celui des ouvertures ou cessations d'activité difficile à connaître exactement dans l'Ain. Vivien Campion, directeur de l'Umih 01 explique : "le greffe du tribunal recense le secteur commerce et service, mais ne donne pas de chiffres pour la seule activité restauration".
Le syndicat tente de se redynamiser ces dernières années avec une nouvelle équipe autour de Laetitia Prévalet (Mets & vins) et le recrutement de Vivien Campion. Son but : retrouver les adhérents perdus ces dernières décennies. L’umih01 en comptait 80 en sortie Covid contre 400 au début des années 2000. Elle en est à 190 aujourd’hui. C'est-à-dire moins que l'objectif qu'elle annonçait il y a deux ans de réunir plusieurs centaines d’adhérents fin 2025. Mais les adhésions sont en hausse.
140 hôtels et un millier d'emploi en hôtellerie restauration dans l'Ain
L'autre objectif des nouveaux animateurs de l'Umih, c'est de promouvoir le secteur qui est en tension, à travers plusieurs initiatives.
Après avoir fait un restaurant éphémère l’an dernier, l’opération vient d'âtre renouvelée lundi, mais cette fois en hôtellerie. L'Umih01, le club des hôtelier de Grand Bourg Agglomération et France Travail ont réunis 15 demandeurs d’emplois sélectionnés par France Travail, et 5 cadres hôteliers au Griffon d'Or. Ils ont passé la matinée ensemble autour d’une sorte de job dating. Les demandeurs d’emploi expérimentaient quatre ateliers d’une demi-heure chacun, avec debriefing à chaque fois. Ils alternaient les rôles client/réceptionniste sur la prise de réservation, le check in (arrivée du client), check out (son départ) et le contrôle des chambres. L'occasion de tester sir l'univers et le métier plaît. Les participants qui souhaitent persévérer devraient être accompagnés par la suite, par des formations par exemple.
Un cumul de difficultés
Le secteur de l'hôtellerie restauration cumule plusieurs difficultés conjoncturelles et structurelles. L'effet conjugué de l'inflation, de la crise, de l'instabilité politique contraint ou rend le consommateur prudent dans ses dépenses, en attendant de savoir où tombera le couperet de la rigueur. Lors du bilan de l’été, les professionnels ont constaté une baisse des dépenses des familles, au détriment de la restauration.
Un contexte qui s'ajoute aux transformations post covid que sont le développement des livraisons à domicile et du télétravail. Ce sont autant de clients en moins dans les restaurants.
Le secteur regrette aussi l’impact induit du ticket restaurant que l’on peut désormais aussi utiliser pour régler ses courses. Selon Vivien Campion ce serait 900 000 M€ de chiffre d’affaire perdu par le secteur au niveau national. L'Umih qui a réclamé en vain le double plafonnement du ticket pour préserver la part à la restauration.
Séduire un nouveau public
L’Umih 01 a adhéré à une plateforme de CV en ligne qui permet aux demandeurs de déposer leur CV et aux professionnels de la restauration de les consulter.
Elle décline dans l’Ain, une fois par an, la course des garçons de café. Elle y implique les quatre écoles hôtelières du département. Après Bourg en Bresse l'an dernier, et Valserhône cette année, une nouvelle édition devrait avoir lieu à Ambérieu en Bugey en 2026. Derrière l’animation ponctuelle pour faire parler de l'Umih, l’enjeu est de montrer que servir un verre ou débarrasser une table demande de vraies compétences, telles que vente, dextérité, rapidité.
L’enjeu, plus large, est de redonner le goût d'une profession qui a perdu une partie de ses effectifs dans le covid. Des personnels que le temps contraint à passer chez eux, a éloigné des cadences et temps morcelés propre à la profession. Elle doit maintenant séduire une nouvelle génération.


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