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Quel avenir pour la Bobine à Grenoble ?

Quel avenir pour la Bobine à Grenoble ?

Un article rédigé par Tyfenn Desloges - RCF Isère, le 21 novembre 2025 - Modifié le 27 novembre 2025

Depuis la manifestation “Bloquons Tout”, du jeudi 18 septembre 2025, l’ancien bar et salle de concert “La Bobine”, situé parc Paul Mistral, est occupé par des militants. Alors que le projet de reprise, validé par le mandataire judiciaire, a été abandonné le 6 novembre, une question se pose : quel avenir se dessine pour l’établissement ? 

La Bobine depuis l'occupation - Crédits : Tyfenn DeslogesLa Bobine depuis l'occupation - Crédits : Tyfenn Desloges

Ce qu'il faut retenir :

  • Temps de lecture : Moins de 10 minutes
  • La Bobine est occupée par des militants depuis le 18 septembre 2025
  • Le projet de reprise s'est retiré
  • Les militants aimeraient continuer l'occupation

Depuis plus de deux mois, des militants occupent illégalement les locaux de “La Bobine”, sous le nom de “La Bobine Occupée”. À l’intérieur, les occupants fonctionnent en autogestion

 

Un espace déjà occupé

Collectivement, les occupants nettoient les espaces, organisent des repas collectifs, servent du café ou des sirops, le tout à partir de dons. 

La journée, le lieu sert de lieu d’accueil gratuit, mais aussi de lieu militant ou les associations et syndicats peuvent se réunir et discuter autour d’une table. 

“Souvent, ce sont des personnes en grande précarité, qui subissent beaucoup de violence sociale, qui viennent pour se poser, faire du lien social”, raconte l’une des occupantes qui souhaite rester anonyme, “Mais le lieu est ouvert à tout le monde !”

Pour couvrir les frais de fonctionnement, ou parfois récolter de l’argent pour des causes, des soirées ouvertes à prix libre sont également organisées. “On organise des concerts, des DJ sets, on a fait une soirée jeux de société”, témoigne la militante. Les actions sont régulièrement affichées sur l’Instagram de “La Bobine Occupée”.  

 

Bobine son 1

Une occupation illégale qui souhaite se maintenir 

Tout ce fonctionnement, même le fait qu’il y ait des gens qui restent la journée, ce ne serait pas possible autrement que par le modèle de l’occupation illégale”, raconte-t-elle.

Initialement, le mandataire judiciaire avait validé un projet de reprise similaire à l’ancien bar, porté par une association nommée “l’Autre Asso”. 

Cependant, l’occupation des lieux et l’échec des discussions entre les deux parties n’a pas permis de valider la reprise. Les membres de “L’Autre Asso” ont préféré se retirer. 

“On a essayé de discuter, mais nos projets n’étaient pas compatibles. Eux avaient un projet très orienté sur le bar et le restaurant, et par exemple, ils voulaient vendre de l’alcool alors que pour nous, c’était impossible. Ici les gens peuvent venir avec leur alcool mais pas question pour nous de vendre ces boissons alors même que cela peut provoquer des addictions”, décrit l’occupante, allant même jusqu’à taxer le projet de reprise d’acteur du “social washing”. 

Bobine son 2

Un dialogue complexe avec la mairie

Finalement, des doutes persistent sur l’avenir de l’établissement. De son côté, la mairie aimerait que les occupants quittent les lieux. Plusieurs alternatives ont été proposées, sans succès. 

La Salle Rouge, dans le quartier de Saint Bruno, faisait partie des propositions, mais ne correspondait pas selon l’occupante des lieux : “La mairie nous proposait une salle, trois après-midi par semaine, mais ça ne permet pas du tout d’autogestion, nous on cherche un espace ouvert, avec une cuisine pour des repas gratuits. Et puis cette salle est déjà très utilisée et nous on ne veut pas mettre à la porte d’autres associations”. 

De leur côté, les militants ont demandé une liste des espaces détenus par la mairie, pour ensuite étudier un potentiel déménagement, mais sans succès. 

“Le dialogue est très compliqué, mais on continue de discuter”, maintient la militante. 

Pour le moment, La Bobine reste donc occupée, avec, depuis une semaine, la menace planante d’une expulsion par les forces de l’ordre. 

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