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RCF "Qu’arrive-t-il à notre Président ?"
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"Qu’arrive-t-il à notre Président ?"

RCF,  -  Modifié le 8 octobre 2018
Chaque lundi Antoine Guggenheim propose son éditorial.
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Qu’arrive-t-il à notre Président ? Nous avons accueilli Emmanuel Macron, il y a dix-huit mois, comme un surdoué : 
- le candidat a saisi le pouvoir politique suprême au galop 
- le président jouit d’une intelligence historique et littéraire qui manquait à ses prédécesseurs 
- il apporte une promesse de renouveau au bord de l’abîme, en France et en Europe.

Mais le président surdoué cache, peut-être à ses propres yeux, des failles, des fragilités qu’il faut maintenant assumer. 

Trois images tournent dans ma tête. Elles sont toutes ambiguës :
- les rengorgements tonitruants de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron
- le discours inaugural du président devant le Congrès rassemblé à Versailles
- la prise de parole au Collège des Bernardins.

La conquête rapide du pouvoir peut être admirée, mais les rengorgements tonitruants des meetings du candidat Macron restent de mauvais augure. L’équipe, rapidement rassemblée pour la conquête du pouvoir, n’est pas très solide. En un an et demi, le gouvernement a perdu trois ministres d’Etat… Un manque d’autorité sereine ?

Le discours devant le Congrès annonçait une réelle attention au réalisme de la production de richesse, au dynamisme du secteur marchand ; mais l’objectif proposé – tous entrepreneurs, tous autonomes – inverse les moyens et la fin. Notre avenir n’est pas d’être des individus productifs et jouisseurs, mais de construire ensemble, au-delà des exclusions, une société plus humaine.

L’échange d’Emmanuel Macron avec le président de la conférence des évêques de France sous la belle nef du Collège des Bernardins a permis de remettre en lumière, selon un vœu commun aux deux parties, la responsabilité sociale et politique des catholiques dans une société fragmentée. C’était nécessaire et bienfaisant, comme l’avait montré le silence gêné de l’Eglise divisée lors du second tour de l’élection présidentielle.

Une telle hauteur de vue, une parole d’une telle ambition dans la bouche du chef de l’Etat – s’adresser à l’Eglise de France en tant que telle (ou à toute autre institution religieuse française) – redonne du sens à la politique. Mais elle suppose que l’homme qui la prononce ne s’identifie pas avec la fonction présidentielle qui l’autorise à parler à cette altitude.

Monsieur le Président, merci d’être ambitieux pour la fonction présidentielle ! Pour garder notre confiance et notre affection sociale, cherchez le ton juste quand vous parlez aux petits !

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