Production laitière : le groupe Even promeut les prairies

Le groupe coopératif Even a organisé jeudi 8 septembre une journée pour ses producteurs laitiers adhérents sur le fourrage et la mise en place de prairies. Une nécessité aujourd’hui pour les éleveurs, dans un contexte de forte pression climatique et de la nécessité de limiter les intrants. « Il y a d'abord l'intérêt du revenu des producteurs ! », explique Jean-Marc Le Roy, directeur général d’Even Amont. « En augmentant l'autonomie fourragère, on évite à l'agriculteur d'acheter des produits alimentaires en dehors. Il y a l'intérêt au niveau du bien-être animal : les prairies permettent aux vaches de pâturer. Il y a aussi l'intérêt du stockage de carbone, un enjeu de plus en plus important dans les prairies. Et puis il y a enfin l'intérêt de la biodiversité, car la prairie est un habitat pour beaucoup de petite faune. »

Depuis la révolution fourragère en Bretagne, ce qui a beaucoup changé dans la ration des vaches, c'est l'apport du maïs. Et la prairie a été un peu délaissée par les instituts techniques agricoles, malgré l’intérêt des éleveurs. « C'est vrai que le maïs est une plante formidable qui permet de produire beaucoup de fourrage de très bonne qualité, mais la prairie est aussi très intéressante », continue Jean-Marc Le Roy. « Finalement on avait un tel intérêt pour le maïs qu’on s’est sûrement trop désintéressés de la prairie. »

Une parcelle expérimentale

Une parcelle expérimentale de quatre hectares a été installée devant le siège d’Even pour une période de trois ans. « Sur ces parcelles d’essais, on est en train de tester des mélanges variétaux : des combinaisons entre des raies gras, des trèfles, des dactyles,  pour essayer d'avoir le plus de résilience possible sur nos prairies », précise Jean-Baptiste Moussière, le directeur des opérations Production laitière et Even Agri. « Et après l’enjeu est aussi de pouvoir répondre aux différents besoins des agriculteurs. Ceux qui vont vouloir faire du pâturage de printemps, d'automne, le plus d'été possible... Ceux qui vont faire de l’enfourragement, de la conservation en ensilage ou en enrubannage... Il faut être capable de ségréguer, de trouver les bonnes variétés selon les objectifs de l'agriculteur. »

Parmi les critères recherchés par Even, l'autonomie (c'est-à-dire le rendement et la qualité pour le producteur) est un point très important. Un autre axe est économique parce que l'objectif est bien pour le producteur de lait d'être rentable à l'arrivée pour qu'il puisse vivre décemment de son métier. Et le troisième axe est écologique. « Si on veut pouvoir répondre aux enjeux du changement climatique d'un point de vue agricole, les prairies ont toutes leurs places par la séquestration du carbone et l’objectif est également de faire pousser ses prairies-là avec le minimum d'intrants possibles », conclut Jean-Baptiste Moussière.