Pourquoi la députée RN du Var Laure Lavalette a-t-elle déposée plainte contre Var-Matin ?
Une enquête préliminaire est ouverte après la plainte déposée contre Var-Matin. La députée RN du Var, Laure Lavalette, reproche au quotidien de l'avoir mise en danger, ainsi que sa famille, en dévoilant le nom du village dans lequel elle est désormais installée.
Laure Lavalette entourée des candidats du RN aux dernières législatives. Photo TSUn journal peut-il, dans le cadre d'un article consacré à des candidats aux élections municipales qui n'habitent pas dans la ville dans laquelle ils se présentent, dévoiler le nom du village dans lequel vit une députée, et probable candidate à la mairie de Toulon ? C'est ce que devra déterminer la justice. Une enquête préliminaire est ouverte confirme le procureur de la République de Toulon après la plainte déposée par Laure Lavalette contre Var-Matin.
La députée du Var estime qu'il s'agit d'une démarche la mettant volontairement en danger, ainsi que sa famille, dans la mesure où il s'agit d'une petite commune dans laquelle son domicile est facilement localisable. La porte-parole du groupe RN à l'Assemblée nationale précise, dans un message posté sur le réseau social Facebook, "avoir déménagée de Toulon en début d'année, après avoir reçu de nombreuses menaces".
Cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende
L'article a été modifié quelques minutes seulement après sa mise en ligne sur demande du directeur des rédactions de Nice-Matin, sollicité par Laure Lavalette. Le préfet du Var est également intervenu auprès du quotidien.
Le directeur de la rédaction et l'auteur du papier doivent être entendus ces prochains jours. Selon l'article 233-1-1 du code pénal, sur lequel se fonde la plainte, "le fait de révéler, de diffuser ou de transmettre, par quelque moyen que ce soit, des informations relatives à la vie privée, familiale ou professionnelle d'une personne permettant de l'identifier ou de la localiser aux fins de l'exposer ou d'exposer les membres de sa famille à un risque direct d'atteinte à la personne ou aux biens que l'auteur ne pouvait ignorer est puni de trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende".
"Lorsque les faits sont commis au préjudice d'une personne dépositaire de l'autorité publique, chargée d'une mission de service public ou titulaire d'un mandat électif public ( comme c'est le cas ici NDLR ), d'un candidat à un mandat électif public pendant la durée de la campagne électorale ou d'un journaliste, […], les peines sont portées à cinq ans d'emprisonnement et à 75 000 euros d'amende ."
"Si ces faits sont commis par voie de presse, des dispositions particulières s'appliquent en ce qui concerne la détermination des personnes responsables", précise le code pénal.
Liberté de la presse
Dans un communiqué, le groupe Toulon en Commun estime que "la liberté de la presse est une condition de l’information, bien entendu, mais aussi de la démocratie et même d’une société de concorde". "J’exprime tout mon soutien aux journalistes de Var-Matin et à toutes celles et ceux qui, chaque jour, refusent de plier devant la pression politique", réagit pour sa part la conseillère municipale et métropolitaine à Toulon Cécile Muschotti.
